Gadret, comme un diable de sa boîte

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François QUIVORON , modifié à
Première victoire française sur le Giro 2011 avec le succès de John Gadret ce mercredi au terme de la 11e étape. Le coureur de la formation AG2R a profité du final escarpé pour sortir du peloton et franchir la ligne d'arrivée devant Joaquin Rodriguez. Alberto Contador conserve son maillot rose de leader, un temps menacé par Christophe Le Mével.

Première victoire française sur le Giro 2011 avec le succès de John Gadret ce mercredi au terme de la 11e étape. Le coureur de la formation AG2R a profité du final escarpé pour sortir du peloton et franchir la ligne d'arrivée devant Joaquin Rodriguez. Alberto Contador conserve son maillot rose de leader, un temps menacé par Christophe Le Mével. Premier Français du Giro et du Tour de France la saison dernière, John Gadret a signé ce mercredi le premier succès tricolore sur le Tour d'Italie 2011. Dans un final escarpé et taillé pour lui, le grimpeur de la formation AG2R est sorti du peloton pour avaler les derniers hectomètres de pente vers l'arrivée à Castelfidardo et devancer Joaquin Rodriguez et Giovanni Visconti. Le petit espagnol de la Katusha avait pourtant placé un contre que tout le monde pensait décisif, au point d'oublier Gadret, sorti de nulle part mais avec un certain panache. L'ancien spécialiste du cyclocross, 13e du Giro l'an dernier, décroche là sa première victoire dans un Grand Tour. Leader depuis dimanche soir et sa montée victorieuse de l'Etna, Alberto Contador ne semblait pas si accroché que cela à son maillot rose. A la veille de la 11e étape, l'Espagnol avait même déclaré qu'il ne défendrait pas avec vigueur sa première place si une échappée prenait le large sur les routes vallonnées des Abruzzes. Mais il y tient quand même un peu à sa tunique rose, suffisamment en tout cas pour empêcher Christophe Le Mével de la lui chiper. Troisième du classement général ce mercredi matin, à 1'19" de Contador, le coureur breton a flairé le bon coup en complétant un groupe de dix fuyards. Une manoeuvre qui lui a permis d'être virtuel maillot rose durant une quarantaine de kilomètres. Le Mével a joué sa carte Mais la présence de Le Mével à l'avant eut deux conséquences: un peloton qui n'a jamais lâché son étreinte, accordant deux minutes d'avance maximum aux échappés, et un groupe de tête pas forcément soudé, sans doute dérangé dans sa progression par le leader de la Garmin. Finalement, Le Mével, interrogé mardi dans les colonnes de L'Equipe, avait vu juste: "Contador ne laissera jamais s'échapper un coureur comme moi, bien placé au général." Le Breton a couru devant, mais toujours sous le contrôle de la Saxo Bank, aidée dans sa tâche par les équipes non représentées dans le groupe de tête. Sûr de sa force et de sa forme du moment, il a joué sa carte jusqu'au bout, d'abord conscient qu'il devait rouler plus que les autres mais aussi en essayant de boucher les écarts quand Moreno et Konovalovas ont placé un contre. Le Mével, usé par ces efforts à répétition, a finalement été avalé par le peloton dans les cinq derniers kilomètres et n'a pas pu suivre le rythme des favoris dans la dernière bosse, abandonnant quelques secondes à Contador. Seize secondes, des broutilles, mais il a sans doute compris que la quête du maillot rose en prenait un coup. L'Espagnol, lui, a passé une journée sereine, bien entouré par ses coéquipiers. Tout juste a-t-il participé à l'emballement final au côté de Nibali, Kreuziger, Cataldo et Scarponi. Le leader de la Liquigas en profite d'ailleurs pour dépasser Le Mével au classement général et s'installer sur la troisième marche du podium à 1'21" de Contador.