Dortmund y va tout droit

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Yannick SAGORIN , modifié à
Après 17 journées, la Bundesliga est sans doute le championnat européen qui a livré le plus d'enseignements. Fort d'une avance de dix longueurs au moins sur la concurrence, le Borussia Dortmund incarne le successeur tout désigné d'un Bayern Munich victime de son inconstance cette saison. Loin derrière, les déçus sont légion. De Schalke 04 à Stuttgart en passant par Wolfsburg et le Werder Brême, nombreux sont les favoris décrochés à l'issue de la phase aller.

Après 17 journées, la Bundesliga est sans doute le championnat européen qui a livré le plus d'enseignements. Fort d'une avance de dix longueurs au moins sur la concurrence, le Borussia Dortmund incarne le successeur tout désigné d'un Bayern Munich victime de son inconstance cette saison. Loin derrière, les déçus sont légion. De Schalke 04 à Stuttgart en passant par Wolfsburg et le Werder Brême, nombreux sont les favoris décrochés à l'issue de la phase aller. Dortmund, champion avant l'heure ? Il n'est jamais bon signe d'être champion d'automne, considèrent les oiseaux de mauvais augure. Mais avec ses dix points d'avance à la trêve, le Borussia Dortmund peut voir venir. La défaite concédée à Francfort lors de la 17e levée ne peut occulter l'exceptionnelle première partie de saison de Borussen qui ont par deux fois enchainé sept victoires consécutives en championnat. Créditées des meilleures attaque et défense de la Bundesliga, les (très) jeunes troupes de Jürgen Klopp pratiquent le football le plus enthousiasmant du moment outre-Rhin et il n'y a guère que le Bayer Leverkusen, relégué comme Mayence à dix longueurs, qui semble pouvoir contrarier le champion d'Europe 1997 en mai prochain. Ce ne serait alors pas un mince exploit. D'autant que Dortmund, d'ores et déjà éliminé de la scène européenne et de la Coupe d'Allemagne, n'a plus que 17 finales à jouer cette saison. Le premier titre national du BVB depuis 2002 est au bout. Le Bayern, un champion... sortant En cette saison post-Coupe du monde, le Bayern et ses nombreux internationaux s'attendaient à vivre un début de championnat difficile. Sans doute pas à ce point... 12e encore au soir de la 7e journée, le champion d'Allemagne sortant vient de signer l'une des pires phases aller de son histoire, concédant notamment cinq matches nuls et quatre revers pour se retrouver cinquième de l'élite, à 14 points du leader. En froid avec ses dirigeants et certains de ses joueurs, Louis van Gaal, longtemps sur la sellette, a déclaré ne plus croire au titre et se focaliser désormais sur une deuxième place synonyme de Ligue des champions. Seulement là aussi, le défi s'annonce relevé. Outre un solide Bayer, c'est avec de surprenantes équipes de Mayence, Hanovre et Fribourg qu'il va falloir composer pour se hisse jusqu'au rang voulu. Arjen Robben, attendu sur pieds à la reprise, ne sera pas de trop ! Un buteur nommé Gekas On ne l'avait plus connu à pareille fête depuis son arrivée en Allemagne, en 2006-2007, sous les couleurs de Bochum. Alors auteur de 21 buts en 32 matches, Theofanis Gekas est parti pour faire mieux encore cette saison. En 16 titularisations sous le maillot d'un Eintracht Francfort qu'il a rejoint cet été après avoir traîné sa peine au Bayer Leverkusen, à Portsmouth ou encore au Hertha Berlin, l'international grec a déjà trouvé la faille à 14 reprises - dont 3 penalties - soit une réalisation de plus que le Fribourgeois et ancien Messin Papiss Cissé. Lors de la 17e levée, c'est lui notamment qui a mis fin à la série triomphante du leader Dortmund. A l'échelle des grands championnats européens, avant la trêve hivernale, seuls le Barcelonais Lionel Messi, le Madrilène Cristiano Ronaldo et le Lillois Moussa Sow ont été aussi voire plus prolifiques devant le but adverse. Schalke 04, le retard à l'allumage Avec le recrutement de joueurs de la trempe de Raul ou Huntelaar, Schalke 04 se voulait pour le moins ambitieux en début de saison. Et pourtant, le club de Gelsenkirchen s'est fait peur et reste à ce jour convalescent. Lestée par quatre revers de rang d'entrée de championnat, l'équipe de Felix Magath a plongé dans la zone rouge dès la 3e levée, pour n'en sortir que dix journées plus tard. Vainqueur quatre fois lors de ses cinq dernières sorties en Bundesliga et qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions, Schalke 04 va mieux, assurément, et Raul, plutôt discret à son arrivée, a désormais trouvé ses marques. Auteur de neuf buts déjà, l'ancien Madrilène, comme sa nouvelle formation, ne demande qu'à confirmer sa montée en puissance en 2011. Avec 21 unités de retard sur Dortmund, Gelsenkirchen ne se fait cependant guère plus d'illusions. Du lourd en queue de peloton Aussi décevants soient-ils, Schalke 04 et le HSV, 10e et 9e respectivement au classement, n'incarnent pas les plus grosses désillusions de la première partie de saison outre-Rhin. Promis à un bel exercice au vu de leurs effectifs et pedigrees, Wolfsburg et le Werder Brême se morfondent aux 13e et 14e rangs, avec 19 points au compteur seulement, soit une marge de quatre unités par rapport au premier relégable. La palme de la déconvenue revient cependant à Stuttgart, qui a passé le plus clair de la phase aller dans le rouge. Actuellement 17e, soit avant-dernier, le VfB n'a encore jamais pointé au-delà de la 14e place cette saison. Un comble pour un club qui prétendait avant coup pouvoir se mêler à la lutte pour le titre. Autre paradoxe, les Stuttgartois, qui ont écumé deux entraîneurs avant l'arrivée dernièrement sur le banc de Bruno Labbadia, réalisent cette saison un parcours sans faute ou presque en coupe d'Europe. Brillamment qualifiés pour les 16e de finale de la Ligue Europa, les Cacau et consorts semblent donc avoir le potentiel nécessaire pour mieux figurer en championnat. Vivement 2011 !