Des exploits sinon rien

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Régis AUMONT , modifié à
Les quatre derniers représentants français à Londres auront fort à faire lundi. Parmi eux, seul Jo-Wilfried Tsonga, opposé à David Ferrer, partira avec les faveurs des pronostics. Pour Richard Gasquet et Michaël Llodra, adversaires respectifs d'Andy Murray et Novak Djokovic, la tâche s'annonce difficile mais pas impossible. Idem pour Marion Bartoli qui se frotte à Serena Williams, quadruple lauréate sur le gazon de Londres.

Les quatre derniers représentants français à Londres auront fort à faire lundi. Parmi eux, seul Jo-Wilfried Tsonga, opposé à David Ferrer, partira avec les faveurs des pronostics. Pour Richard Gasquet et Michaël Llodra, adversaires respectifs d'Andy Murray et Novak Djokovic, la tâche s'annonce difficile mais pas impossible. Idem pour Marion Bartoli qui se frotte à Serena Williams, quadruple lauréate sur le gazon de Londres. On s'attendait à ce que les Français soient encore bien représentés avant d'attaquer la deuxième semaine des Internationaux de Grande-Bretagne. Avec encore quatre éléments en lice, ils ne nous ont pas fait mentir. Mais pour Marion Bartoli, Richard Gasquet, Jo-Wilfried Tsonga et Michaël Llodra c'est maintenant que le plus dur commence, que leurs performances peuvent passer de correctes à très bonnes. En effet, lundi, ils vont tous se heurter à des poids lourds sur le gazon londonien. Bartoli est la seule à faire face à une adversaire moins bien classée qu'elle, mais, excusez du peu, il s'agit tout de même de Serena Williams, lauréate à quatre reprises de Wimbledon (2002, 2003, 2009, 2010). Pour les messieurs, Llodra, Gasquet et Tsonga vont respectivement se mesurer aux numéros 2, 4 et 6 mondiaux, soient Novak Djokovic, Andy Murray et David Ferrer. Ce sera exploits sinon rien pour franchir l'écueil des huitièmes de finale. Très chahutée lors de ses deux derniers matches, Bartoli a le jeu pour faire quelque chose de grand ici. Mais contre Serena, de retour au jeu depuis quinze jours seulement après un an de pause forcée, tout ne dépendra pas que d'elle. L'Américaine, si elle peut encore s'améliorer, a confié avoir livré son meilleur match depuis son retour contre Kirilenko au tour précédent. "C'est bien sûr le challenge ultime de jouer Serena ou Venus, ici, à Wimbledon, déclare la Française. Mais je pense que si j'arrive à entrer sur le court avec le même état d'esprit, la même attitude, la même combativité, j'aurais au moins une chance de faire quelque chose. On verra ce que ça donnera, mais il ne faut surtout pas que j'arrive battue d'avance, sinon elle me marchera dessus." En deux matches contre l'ancienne reine du circuit Bartoli n'a glané que deux jeux. Pas de quoi se rassurer mais la n°1 tricolore n'est plus la même cette saison. Alors qui sait. Tsonga: "Tous les clignotants sont au vert" Gasquet, aussi, n'est plus le même. Remonté à la 13e place mondiale, il a renoué avec son meilleur tennis cette année. Plus très loin de réintégrer le Top ten, il manque néanmoins à l'Héraultais une grosse perf en Grand Chelem pour taper du poing sur la table. Demi-finaliste à Londres en 2007 après une victoire d'anthologie face à Roddick, «Richie» a très bien négocié sa première semaine en ne concédant pas un seul set à Giraldo, Kunitsyn et Bolelli. Son prochain adversaire, Murray donc, est d'un tout autre pedigree. Ce qui ne l'avait pas empêché de le mener deux manches à zéro sur ce même Centre Court, et déjà en huitièmes de finale, il y a trois ans. "Je me souviens du bruit, la foule l'avait vraiment porté raconte-t-il. Par rapport à 2008, Andy est beaucoup plus fort physiquement, il frappe plus fort aussi." Mais sur ce qu'il a montré depuis le début de la quinzaine Gasquet n'a aucun complexe à faire. Dans le cas inverse, l'Ecossais ne fera pas de manière pour le manger tout cru. Llodra, avant de défier Djokovic, pourrait également craindre de s'en prendre une belle. Mais «Mica» n'est pas du genre à se dégonfler, surtout quand le terrain de jeu lui est propice. Impeccable contre Lu au troisième tour, le Parisien sait qu'il n'aura rien à perdre face au Serbe. Et qu'il possède le jeu pour l'embêter, comme il l'avait fait à Bercy l'année dernière sur une surface hyper rapide. D'autant plus que «Djoko» n'est pas encore sur herbe le joueur qu'il est sur dur ou terre battue. "Le gazon n'est pas sa surface de prédilection, convient Llodra. Contre Baghdatis (victoire 6-4, 4-6, 6-3, 6-4, ndlr), il a su s'en sortir malgré la perte du deuxième set. J'ai encore une carte à jouer." Enfin, Tsonga est, sur le papier, le mieux loti des quatre derniers espoirs tricolores. Bien que Ferrer le devance de 13 places au classement mondial (6e contre 19e), il est supposé supérieur à l'Espagnol sur gazon. Le Manceau, s'il reste offensif et sur la lancée de ses matches contre Dimitrov et Gonzalez, a les cartes en main pour battre un joueur beaucoup moins taillé pour le jeu sur herbe. "Tous les clignotants sont au vert", explique-t-il. Très bien dans ses baskets actuellement, "Jo" n'a peut-être pas fini de porter haut les couleurs françaises à Londres.