Pour la première fois de sa carrière, Juan Martin Del Potro est en finale d'un tournoi du Grand Chelem. Dimanche, l'Argentin n'a fait qu'une bouchée de Rafael Nadal en demi-finales de l'US Open (6-2, 6-2, 6-2). Il affrontera lundi le vainqueur de l'autre demi-finale opposant Roger Federer à Novak Djokovic. C'est une véritable gifle qu'a reçue Rafael Nadal. La qualité de jeu démontrée par Juan Martin Del Potro a réduit l'Espagnol au rôle de simple sparring partner, tant la domination de l'Argentin n'a souffert d'aucune contestation. Vainqueur en trois manches ce dimanche en demi-finales de l'US Open (6-2, 6-2, 6-2), le n°6 mondial s'est qualifié pour la première fois de sa carrière pour la finale d'un tournoi du Grand Chelem, à seulement 20 ans. Et il y a fort à parier que ce ne sera pas la seule. Demi-finaliste à Roland-Garros en juin dernier, Del Potro a cette fois-ci franchi un nouveau palier. Son heure a sans doute sonné. Sa performance en finale lundi le dira. Quoi qu'il en soit, il a tout pour bousculer la hiérarchie tout en haut du classement.La déculottée infligée par le natif de Tandil en rappelle une autre également encaissée par l'Espagnol. Un certain Jo-Wilfried Tsonga avait joué le feu à ce même stade de la compétition lors de l'Open d'Australie 2008. Corrigé en trois petits sets (6-2, 6-3, 6-2) par le Manceau, "Rafa" était alors impuissant sur le court. L'impression dégagée par son match face à l'Argentin ce dimanche est étrangement similaire. A court de solution, incapable de prendre l'initiative dans l'échange et baladé aux quatre coins du terrain, Nadal a subi la foudre de Del Potro qui prenait peu à peu confiance. Où chercher les explications ? "Delpo" a certes bénéficié de deux jours complets de repos alors que le Majorquin n'a pu boucler son quart de finale contre Fernando Gonzalez que la veille. Gêné par des douleurs abdominales depuis plusieurs semaines, Nadal n'a pas grimacé sur le Stadium Arthur-Ashe. Non, Del Potro était trop fort, tout simplement.Le successeur de Guillermo VilasUne première balle qui fonctionne, un coup droit dévastateur, un jeu de jambes précis, voilà les ingrédients du succès. Dès l'entame de match, le n°6 mondial imprimait sa marque, prenant l'Espagnol à la gorge dès qu'il en avait l'occasion. Loin derrière sa ligne de fond de court, Nadal ne respirait que par intermittence, par des coups de défense dont lui seul a le secret mais bien trop peu nombreux pour inverser la tendance. Conséquences de ses douleurs aux abdominaux, le natif de Manacor ne parvenait pas à appuyer ses services. Un régal donc pour Del Potro qui acculait son adversaire dès le retour. Avec deux breaks dans chaque set, il se mettait à l'abri d'un improbable come back du n°3 mondial.Plus le match avançait, plus Nadal semblait impuissant. Lors de ses rares occasions sur la mise en jeu de Del Potro, "Rafa" encaissait un coup droit décroisé le laissant à plusieurs mètres de la balle. Un coup utilisé à outrance par l'Argentin, sachant l'Espagnol friable de ce côté-là. Comme un symbole, l'habituel métronome Nadal offrait le match sur une faute directe. "Je vis le meilleur moment de ma carrière, a déclaré le héros du jour après la rencontre. Le score est là mais j'étais concentré sur chaque point car Rafa est un grand champion." Il peut rejoindre au palmarès son compatriote Guillermo Vilas, victorieux de l'US Open en 1977 sur la terre battue de Forest Hills.