Bleus : une tournée vraiment utile ?

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FOOT - L'équipe de France est en Amérique du Sud pour affronter l'Uruguay et le Brésil en amical. 

Les vacances, ce n'est pas encore pour tout de suite. Avant de faire bronzette sur la plage, les Bleus sont en tournée en Amérique du Sud pour y disputer deux matches amicaux, contre l'Uruguay (mercredi) et contre le Brésil (dimanche). Mais quand on regarde le groupe emmené par Didier Deschamps, force est de constater qu'il ne ressemble pas vraiment à celui qui s'envolera pour la Coupe du monde 2014 (enfin si les Bleus se qualifient…). Entre les forfaits à répétition et la très longue saison de certains joueurs, cette tournée n'est-elle pas superfétatoire ?

Ribéry

Un constat : des forfaits et des joueurs épuisés. Franck Ribéry a été dispensé de tournée. Son mot d'excuse : la finale de Coupe d'Allemagne disputée (et remportée) samedi dernier avec le Bayern Munich. Mais au désistement de "Ch'ti Franck", il faut ajouter les forfaits de Gaël Clichy (pubalgie), Jérémy Ménez (lombaires), Mickaël Landreau (adducteur) et Samir Nasri (tendinite). Une liste longue comme un jour sans pain qui s'explique surtout par une saison à rallonge. Si ces joueurs pourront se reposer, les 23 autres ont encore 180 minutes à disputer. Après les championnats, les coupes nationales, les coupes d'Europe, jouer dans un climat totalement différent (chaud et humide) va encore éprouver les organismes. Un mauvais point pour justifier cette tournée mais les "pour" existent également.

Mais une bonne expérience à un an du Mondial. A 372 jours (soyons précis pour les plus impatients) de la Coupe du monde au Brésil, rencontrer deux des grandes nations du foot est une occasion qui ne se représentera certainement pas. "On n'est pas habitués à jouer contre des équipes sud-américaines, qui sont souvent très rugueuses", juge Gilles Dumas, co-directeur de Sport Lab. "Avec ou sans Ribéry, c'est intéressant". Et puis Didier Deschamps n'a pas 36 opportunités de pouvoir vivre 10 jours avec ses joueurs. Entre les matches de qualification qui approchent et le calendrier chargé des championnats nationaux, l'été est un peu le seul moment où le sélectionneur peut tester son groupe.

Mangala-Guilavogui

D'autant que "l'intérêt sportif prime". Si Samir Nasri a manqué son retour en équipe de France, un an après sa triste sortie à l'Euro 2012, Alexandre Lacazette, lui, en profitera peut-être pour fêter sa première sélection chez les A. En Septembre, les Bleus joueront des matches capitaux pour leur avenir (le 6 septembre en Géorgie, le 10 en Biélorussie et le 15 octobre face à la Finlande). Didier Deschamps ne pourra pas se permettre de tester des nouveaux joueurs comme Eliaquim Mangala et Josuha Guilavogui (photo ci-dessus) à ce moment-là.

Une belle vitrine pour les sponsors. Après, il est vrai qu'il existe bel et bien un intérêt marketing dans cette tournée. "Jouer le Brésil, c'est comme jouer les Blacks au rugby, on ne peut rêver mieux comme affiche", note comme une évidence Gilles Dumas, co-directeur de Sport Lab. "Il existe bel et bien un double intérêt lors de cette tournée : sportif et marketing", abonde François Guyot, directeur de Sport Market, agence spécialisée dans le marketing sportif. "C'est bien pour les sponsors et les droits TV", renchérit Gilles Dumas. "Ce genre de rencontres donne un peu plus d'épaisseur aux contrats". Et si Nike, équipementier de la France et du Brésil, a peut-être joué un rôle dans l'organisation de ces matches amicaux (celui de dimanche et celui de l'année dernière), "l'intérêt sportif prime".

Le programme des Bleus :

Uruguay - France, mercredi 5 juin (à 21h)
Brésil - France, dimanche 9 juin (à 21h)
Belgique - France, mercredi 14 août