Blanc, l'Angleterre à coeur

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AXEL CAPRON , modifié à
Au moment où l'équipe de France s'apprête à défier l'Angleterre mercredi à Wembley pour une affiche amicale de prestige, Laurent Blanc s'offre un petit retour en arrière, lui dont la fin de carrière a rimé avec Angleterre. C'est en effet face aux Anglais que le «Président» a joué le dernier de ses 97 matches en Bleu en septembre 2000 et c'est en Premier League, à Manchester United, qu'il a achevé en 2003, à 37 ans, sa longue carrière.

Au moment où l'équipe de France s'apprête à défier l'Angleterre mercredi à Wembley pour une affiche amicale de prestige, Laurent Blanc s'offre un petit retour en arrière, lui dont la fin de carrière a rimé avec Angleterre. C'est en effet face aux Anglais que le «Président» a joué le dernier de ses 97 matches en Bleu en septembre 2000 et c'est en Premier League, à Manchester United, qu'il a achevé en 2003, à 37 ans, sa longue carrière. Depuis lundi, l'équipe de France est à Londres où elle disputera mercredi le dernier match d'une année 2010 bien mouvementée face à l'Angleterre de Fabio Capello. Ce 30e France-Angleterre de l'histoire (le bilan est pour l'instant favorable aux Anglais avec 16 victoires pour 5 nuls et 8 succès tricolores) exhalera un parfum particulier pour le sélectionneur Laurent Blanc, qui, dans sa longue carrière, compte nombre de souvenirs liés à nos voisins d'outre-Manche, tant avec la sélection qu'en club. C'est en effet face à l'équipe des Three Lions que le «Président» a achevé sa carrière internationale il y a dix ans, avec un ultime match amical au Stade de France qui vit le libéro des Bleus, mais aussi Didier Deschamps, tirer un trait sur l'équipe de France, après 97 sélections pour le premier, 103 pour le second (c'était alors le record), deux mois après le triomphe de l'Euro 2000. Avec à la clé un deuxième nul (1-1) pour Laurent Blanc en sélection face à des Anglais qu'il rencontra cinq fois en tout sous le maillot frappé du coq, avec à la clé deux nuls (celui-là et un 0-0 lors de l'Euro 1992), deux défaites (2-0 en amical en février 1992, 0-1 à Montpellier en amical en juin 1997) et une victoire, mais quelle victoire ! Tout le monde garde en effet en mémoire ce succès de prestige remporté en février 1999 (2-0) dans ce même stade de Wembley (avant rénovation) par les Bleus de Roger Lemerre, avec à la clé un doublé du presque débutant (c'était sa 5e sélection), Nicolas Anelka, propulsé au rang de star... et grand absent de ce France-Angleterre 2010. Laurent Blanc ne l'a pas oublié, puisque jeudi dernier, au moment d'évoquer le match de mercredi, il s'offrait un rapide petit retour en arrière: "France-Angleterre, c'est toujours un match excitant à jouer, de par l'amour qu'ont les deux pays l'un pour l'autre. Mais c'est toujours un match difficile, âpre, engagé, les Anglais considèrent les Français d'une certaine manière, et pour notre ego, faire un bon résultat devant les Anglais, c'est toujours particulier. Les Anglais vont être très motivés pour nous battre, car la dernière confrontation à Wembley s'était soldée par une victoire sans appel de l'équipe de France 2-0."Manchester United ? "Cela me ferait un grand plaisir" Aligné en défense centrale avec Marcel Desailly, qui deviendra «The Rock» outre-Manche, l'actuel sélectionneur jouait à l'époque à l'Olympique de Marseille après avoir déjà connu l'Italie (Naples) et l'Espagne (Barcelone). Ne lui restait que la Premier League à connaître pour boucler son tour des plus grands championnats européens, ce sera chose faite un peu plus de deux ans plus tard, puisqu'il signe en août 2001 à Manchester United, où il termine sa carrière en mai 2003, avec à la clé un premier (et dernier) titre de champion d'Angleterre. Et si sa deuxième saison du côté d'Old Trafford fut moins prolifique au niveau de ses stats personnelles (19 matches de Premier League, contre 29 et 1 but en 2001/02), ce passage en Angleterre a particulièrement marqué l'intéressé, comme il le confiait la semaine dernière dans une interview accordée à l'agence Reuters: "[Manchester ?]. Un excellent souvenir. Entre Manchester United et moi, c'est une longue histoire. J'aurais dû signer là-bas beaucoup plus tôt, mais les aléas du foot ont fait que je n'y ai joué que très tard, alors que j'aurais dû y jouer plus longtemps. Manchester United, c'est bien sûr un club puissant, un grand club avec une histoire, mais c'est aussi une histoire d'hommes, avec au centre la pierre angulaire du club, Sir Alex Ferguson. C'est un club qui fonctionne à l'humain, de façon presque familiale." Depuis, les relations entre Sir Alex Ferguson et Laurent Blanc sont restées très cordiales, les deux hommes se parlant régulièrement: "Cela s'est fait de manière naturelle. Nous avons eu une relation particulière qui s'est intensifiée depuis deux ans. On échange souvent au téléphone, et je peux vous dire que son français ne cesse de s'améliorer", ajoutait-il en plaisantant. Une proximité qui alimente toutes les rumeurs, nombreux étant ceux qui voient en Laurent Blanc le futur successeur d'Alex Ferguson à la tête des Red Devils. Cette rumeur, le Français ne la dément pas, même si, tout à l'équipe de France, qu'il compte bien mener à l'Euro 2012 en Pologne et Ukraine, il refuse de tirer des plans sur la comète: "Là, on est dans une vision futuriste, car pour l'instant, j'ai un grand projet en cours. Mais cela me ferait un grand plaisir. Ce serait un challenge difficile mais très intéressant. Dans les grands clubs anglais, il y a une culture qui les rend particulièrement attractifs. Mais personne ne doit enlever ce poste à Sir Alex. Ce serait très triste pour Manchester et encore plus triste pour lui. Ce serait éventuellement quelque chose d'intéressant que ce soit lui qui initie cela, pour moi ou pour un autre." Ce serait en outre une belle façon pour le «Président» de poursuivre sa relation particulière avec l'Angleterre...