Une nouvelle manifestation pour Yvan Colonna, militant indépendantiste mortellement agressé en prison, a débuté dimanche après-midi à Ajaccio 1:33
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Frédéric Michel avec AFP
Une nouvelle manifestation pour Yvan Colonna, militant indépendantiste mortellement agressé en prison, a débuté dimanche après-midi à Ajaccio, avec le risque, en cas de violences, de retarder l'ouverture annoncée de discussions avec l'État autour d'une possible autonomie pour l'île.

Une nouvelle manifestation pour Yvan Colonna, militant indépendantiste mortellement agressé en prison, a débuté dimanche après-midi à Ajaccio, avec le risque, en cas de violences, de retarder l'ouverture annoncée de discussions avec l'État autour d'une possible autonomie pour l'île.

Une manifestation pour obtenir "justice et vérité"

A 15h00, un cortège d'au moins un millier de personnes, derrière deux larges banderoles portant le désormais traditionnel slogan "État français assassin", s'est mis en marche sous le soleil vers la préfecture. Au milieu des dizaines de banderas, le drapeau corse frappé de la tête de Maure, émergeaient aussi un drapeau basque et un grand drapeau breton.

Organisée par un large collectif nationaliste, cette manifestation veut obtenir "justice et vérité" pour Yvan Colonna. Ce collectif avait été formé après l'agression mortelle, le 2 mars, du militant nationaliste, qui purgeait une peine de prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998 à Ajaccio.

Composé des partis politiques autonomistes et indépendantistes, des syndicats nationalistes et d'associations de défense de prisonniers, ce mouvement était déjà à l'origine des grandes manifestations des 6 et 13 mars à Corte et Bastia, qui s'étaient achevées dans la violence. 7.000 personnes s'étaient rassemblées à Bastia selon les autorités, 15.000 selon les organisateurs.

Face à de nouveaux risques de débordements, un imposant dispositif de sécurité a été mis en place dimanche dans Ajaccio, notamment devant la préfecture ou le palais de justice.

Pour cette manifestation de dimanche, le collectif a précisé agir "suite à l'appel de la famille Colonna".

"Face à cette France meurtrière et en mémoire du patriote qu'était Yvan, nous serons tous ensemble dimanche pour la manifestation à Ajaccio", avait écrit Stéphane Colonna, le frère d'Yvan, mardi sur Twitter, en langue corse. Dimanche il se trouvait effectivement en tête de cortège.

Si Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif de Corse, s'est fait remarquer par son absence mercredi soir à la réunion du collectif, son parti Femu a Corsica a néanmoins appelé à manifester.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'était engagé, lors de sa visite en Corse du 16 au 18 mars, à ouvrir "dès la première semaine du mois d'avril" un processus de négociations sur "l'ensemble des problématiques corses", dont "l'évolution institutionnelle vers un statut d'autonomie restant à préciser".

Si M. Simeoni a avancé la journée du 8 avril pour l'ouverture de ces discussions, cette date n'a pas été confirmée par Beauvau.

Dans un document qu'ils avaient co-signé le 18 mars, MM. Darmanin et Simeoni avaient convenu "que la mise en oeuvre de ce processus historique ne" pouvait "s'envisager que dans un cadre général apaisé et calme".