Vol au Muséum d'histoire naturelle à Paris : une femme mise en examen et placée en détention provisoire

Une femme née en Chine en janvier 2001 a été mise en examen, le 13 octobre dernier, pour le vol en bande organisée des pépites d'or au Muséum national d'histoire naturelle, le matin du 16 septembre, indique la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué publié ce mardi. Également mise en examen pour association de malfaiteurs, cette ressortissante chinoise âgée de 24 ans a été placée en détention provisoire.

Cette personne avait été "remise le jour même par les autorités espagnoles, qui l'avaient interpellée à Barcelone le 30 septembre en exécution d'un mandat d'arrêt européen", précise la procureure de Paris. Ce vol a été commis un mois avant le cambriolage spectaculaire du musée du Louvre.

Des pépites d'or dont la valeur historique et scientifique est jugée "inestimable"

"Alerté par une employée de ménage de la présence de débris, un conservateur a constaté la disparition de pépites d'or habituellement exposées", relate le communiqué de la procureure, rappelant qu'il s'agissait de pépites venant de plusieurs zones géographiques.

Il y avait ainsi "des pépites originaires de Bolivie léguée à l'Académie des sciences au 18e siècle; de l'Oural, offerte par le tsar Nicolas 1er de Russie en 1833 au muséum ; de Californie découverte au moment de la ruée vers l'or dans la seconde moitié du 19e siècle" et "une pépite d'or de plus de 5 kg originaire d'Australie découverte en 1990", détaille Laure Beccuau.

"Le poids total de ces pièces était estimé à près de 6 kg", et le "préjudice financier a été évalué à 1,5 million d’euros" auxquels s'ajoutent 50.000 euros de dégâts financiers, souligne la procureure, affirmant néanmoins que "la valeur historique et scientifique de ces pièces a quant à elle été jugée inestimable".

Une peine jusqu'à 15 ans de réclusion

Une enquête pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ce crime a été confiée par le parquet de Paris à la Brigade de répression du banditisme (BRB), et une information judiciaire a été ouverte le 29 septembre. La ressortissante chinoise encourt une peine de 15 ans de réclusion.

Sur place, deux portes ont été découpées à la disqueuse, et la vitrine abritant les pépites au sein de la galerie de minéralogie a été brisée au moyen d'un chalumeau, retrouvé à proximité, précise le communiqué. Une disqueuse, un tournevis, trois bonbonnes de gaz pour alimenter le chalumeau et des scies ont également été découverts par les enquêteurs.

Près d'1 kg de morceaux d'or fondus

La procureure de Paris ajoute que "l'exploitation des vidéosurveillances a montré qu'une personne seule était entrée par effraction dans le musée peu après 1 heure du matin, pour en ressortir vers 4 heures après avoir longuement surveillé les alentours". Cette personne avait quitté le territoire le 16 septembre et s'apprêtait à regagner la Chine, révèlent les investigations téléphoniques.

Qu'en est-il des pépites d'or ? Lors de son interpellation, cette Chinoise "a tenté de se débarrasser de morceaux d'or fondu, pour un poids total de près d'1 kg", rapporte Laure Beccuau. "L'enquête se poursuit, notamment pour analyser cet or et rechercher ce qu'il est avenu des objets volés, ainsi que sur d’éventuels complices", conclut le communiqué.