Violences conjugales : où en est l'enquête après la visite de Macron sur la plateforme du 39.19 ?

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Guillaume Biet, édité par Ariel Guez , modifié à
Le chef de l’État avait assisté, lors de sa visite à la plateforme d'accueil téléphonique des violences conjugales, à un échange où un gendarme refusait de raccompagner une femme en détresse chez elle. Une enquête a été ouverte pour "défaillance".

Mardi, juste avant l'ouverture officielle du Grenelle des violences conjugales, Emmanuel Macron s'était rendu à la plateforme d'accueil téléphonique dédiée, le 39.19. Il avait alors assisté à un échange entre une femme en détresse et un gendarme.

Le gendarme, qui ignorait que le président assistait à la conversation, avait refusé de raccompagner la femme chez elle au motif qu'il aurait fallu, selon lui, au préalable un "ordre d'huissier". Europe 1 fait le point sur l'enquête qui a été ouverte par l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) pour "défaillance".

Elle avait déjà porté plainte pour violences et menaces de mort

Il a déjà été établi que c'est depuis une petite brigade, en région Nouvelle-Aquitaine, que cette femme a appelé le 39.19. Elle est désormais identifiée, tout comme le gendarme qui a refusé de la raccompagner. C'est un jeune adjoint volontaire, peu expérimenté. L'IGGN va maintenant chercher à comprendre pourquoi et dans quelles circonstances il a opposé ce refus. 

Au début de l’année, cette mère de famille avait pourtant déjà porté plainte contre son mari pour violences par conjoint et menaces de mort. Ce dernier est convoqué par le délégué du procureur dans quelques jours.

Le mari a quitté la maison, qui est désormais vide

Durant l’été, cette femme s’était déjà rendue à la gendarmerie pour demander qu’on l'escorte jusque chez elle afin de prendre ses affaires pour quitter le domicile conjugal. Les gendarmes l’avaient accompagnée, sans incident, sous les yeux de son époux.

Mardi dernier, c'est à nouveau pour se faire accompagner chez elle qu'elle était retournée à la gendarmerie. Et selon nos informations, après le fameux coup de fil au 39.19, elle a finalement bien été escortée par un autre gendarme qui rentrait de patrouille. Mais le mari n'était pas là. Il avait déjà quitté la maison du couple, désormais vide et mise en vente.