Violences sexuelles : enquêtes internes à Canal+ et RMC Sport

La direction des ressources humaines de Canal + procède à une analyse approfondie concernant les affaires de violences sexuelles.
La direction des ressources humaines de Canal + procède à une analyse approfondie concernant les affaires de violences sexuelles. © Martin BUREAU / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les chaînes Canal + et RMC Sport mènent des enquêtes internes dans la foulée de la diffusion du documentaire de Marie Portolano sur le sexisme et les violences sexuelles dans les rédactions sportives. A Canal +, le chroniqueur Pierre Ménès est accusé par ses consoeurs dans deux affaires d'agressions sexuelles.

Canal+ et RMC Sport ont lancé des enquêtes internes, toutes deux liées à la diffusion du documentaire de la journaliste Marie Portolano qui a révélé des cas de sexisme et d'agressions sexuelles dans plusieurs rédactions, a appris vendredi l'AFP, confirmant des informations de L'Equipe. "Il a été demandé à la direction des ressources humaines de procéder à une analyse approfondie de la situation conformément à nos procédures internes", a indiqué le groupe Canal+, dont le chroniqueur sportif maison Pierre Ménès est pointé par ses consoeurs dans deux affaires d'agressions sexuelles.

Un signalement à RMC Sport après la diffusion du documentaire

Cette annonce survient après plusieurs jours de polémique, la chaîne cryptée étant accusée depuis lundi d'avoir protégé le chroniqueur en censurant des extraits du documentaire qui l'incriminaient. Pierre Ménès a en revanche été écarté jeudi du célèbre jeu de simulation de football Fifa dont il était l'un des commentateurs vedettes. De son côté, RMC Sport a décidé d'ouvrir une enquête interne, à la suite d'un signalement intervenu après la diffusion du même documentaire, ont indiqué des sources en interne. Contacté, le média sportif n'a pas fait de commentaires.

La diffusion du film intitulé "Je ne suis pas une salope, je suis journaliste" couplé à la publication dimanche d'une tribune du collectif "Femmes journalistes de sport" dénonçant notamment "l'infériorisation des femmes" dans les rédactions a provoqué un électrochoc dans le milieu du journalisme sportif. Par ailleurs, le bouquet de chaînes sportives BeIN Sports a assuré que la démission de son présentateur vedette Alexandre Ruiz, annoncée lundi mais décidée plusieurs semaines auparavant, n'avait aucun lien avec la diffusion du documentaire.

Selon un article de Médiapart, publié jeudi, le journaliste franco-espagnol "avait récemment été sanctionné par la direction de la chaîne, après une enquête interne et plusieurs signalements" d'autres membres de la rédaction. Se refusant à tout commentaire, Alexandre Ruiz a répondu que "le dossier était entre les mains de (son) avocat".