police gendarmerie 7:21
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Pauline Rouquette
Invitée d'Europe 1, samedi soir, Juliette Alpha, policière et auteure de Vis ma vie de flic, est revenue sur les mots de soutien prononcés par Emmanuel Macron en faveur des forces de l'ordre, incarnant "l'ordre républicain". Des mots dont le métier a besoin, assure-t-elle, déplorant que le contexte actuel fasse perdre toute autorité à la police.
TÉMOIGNAGE

"Sans ordre républicain, il n’y a ni sécurité, ni liberté. Cet ordre, ce sont les policiers et les gendarmes sur notre sol qui l’assurent", a déclaré Emmanuel Macron, dimanche soir après les manifestations contre les violences policières. Des propos qui ont été salués par les policiers, qui ont tout de même regretté qu'ils n'aient pas été davantage nourris. Invitée d'Europe 1, samedi soir, Juliette Alpha, policière de terrain à Paris, a affirmé combien ces mots l'avaient rassurée. "On avait besoin de ça", exprime-t-elle. "Parce qu'on a tendance à se demander pourquoi on fait tout ça", poursuit la gardienne de la paix, qui évoque "un manque de reconnaissance flagrant".

"La police n'a plus d'autorité"

Également auteure de Vis ma vie de flic (Hugo Doc), Juliette Alpha déplore les difficultés à faire abstraction d'une période où "on ne parle que de la police". "C'est très dur de faire abstraction des saloperies qu'on peut se prendre dans la figure, même hors service".

D'autant que, selon Juliette Alpha, ces critiques récurrentes torpillent le travail des forces de l'ordre. "Le contexte actuel fait que les personnes qu'on contrôle ont l'impression d'avoir une totale légitimité et une totale impunité à pouvoir contester le moindre contrôle et la moindre parole du policier", pointe la policière. Aujourd'hui, "la police n’a plus d’autorité", insiste-t-elle. "Quand un policier donne un ordre à quelqu'un, il est systématiquement contesté, ou presque", développe Juliette Alpha. Rappelant que la police représente avant tout le maintien de l'ordre et la vocation de protéger et servir, la gardienne de la paix, l'assure : "Moi, je n'ai pas été flic pour être combattante, j'ai été flic pour aider !"

"C’est leur cracher à la figure"

Sur l'existence de racisme au sein de la police, Juliette Alpha estime que la préfecture de police et le ministère de l'Intérieur "ne s'en cachent pas, puisque la police est à l'image de la population". "Il y a des brebis galeuses, mais le problème c'est qu'il y a un amalgame", dénonce-t-elle. "À l'heure où l'on prône le 'pas d'amalgame' pour tout et pour rien, la police, elle, n'y a pas droit".

"Vous avez 150.000 policiers en France, et je trouve que c’est leur cracher à la figure et bafouer le travail formidable qu’ils font au quotidien", regrette Juliette Alpha. Alors, afin de réconcilier la population avec sa police, celle qui est elle-même policière et assure ne jamais avoir regretté son choix de métier incite les médias à davantage montrer le travail de la police secours. "La police du quotidien, celle que l'on appelle quand ça ne va pas (...) pas celle des manifestations, parce que les manifestations, ce n'est que 10% de nos missions", précise-t-elle. "La police secours, c'est 3 millions d'interventions par an", affirme la policière qui ajoute que celles qui se passent mal ne représentent qu'une part infime.