Des policiers ont manifesté sur les Champs-Elysées vendredi, protestant contre les propos du ministère de l'Intérieur. 2:53
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Ariel Guez , modifié à
Invité de la matinale d'Europe 1, Thierry Clair, secrétaire national du pôle province du syndicat Unsa Police, est revenu sur le ressenti des forces de l'ordre, accusées de racisme et de violences, depuis plusieurs semaines. Il explique que ses collègues attendent du soutien de la part du président de la République, qui s'exprimera en direct depuis l'Elysée dimanche soir. 
INTERVIEW

Les forces de l'ordre sont en colère. Et à raison, selon Thierry Clair, secrétaire national du pôle province du syndicat Unsa Police. Invité de la matinale d'Europe 1 dimanche, le syndicaliste a dénoncé la "campagne de dénigrement dans les médias et sur les réseaux sociaux que subissent les policiers depuis quinze jours". Depuis la mort de George Floyd aux États-Unis le 25 mai, une vague mondiale de protestation contre les violences policières et le racisme a surgi et touche la France. Samedi, plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient présentes place de la République à Paris pour dénoncer ces violences et rendre hommage à Adama Traoré, mort peu après son interpellation par des gendarmes en juillet 2016. 

"On ne peut pas faire d'un fait marginal une généralité"

Si Thierry Clair ne nie pas qu'il existe des problèmes de racisme au sein de la Police nationale, il souligne "qu'ils sont marginaux". Selon le syndicaliste, "on ne peut pas faire d'un fait marginal une généralité", rappelant les conditions difficiles dans lesquelles travaillent les forces de l'ordre depuis cinq ans, entre les attentats à répétition, les manifestations régulières et plus récemment le manque de moyens de protection lors du confinement.

Ainsi, le représentant de l'Unsa Police "attend des mots forts et des mots de soutien du président de la République", qui s'exprimera dimanche soir. Pour la première fois depuis le début du déconfinement, Emmanuel Macron s'exprimera en direct de l'Elysée et abordera la question de la crise sanitaire. Il devrait aussi parler du climat social dans le pays. 

Changer de ministre de l'Intérieur "serait trop facile"

Comme d’autres syndicats, l'Unsa Police a demandé une audience au président de la République "pour évoquer les problèmes dans la police". "On n’est pas venu demander une enveloppe budgétaire, mais évoquer les difficultés du métier”, dit Thierry Clair. "Qu’on fasse un état des lieux ! Qu’on nous dise ce qu’on attend de nous et ce que le politique attend de la police et quels moyens il lui donne".

Interrogé sur un potentiel départ de Christophe Castaner, dont la casquette du premier flic de France est de plus en plus compliquée à porter, le secrétaire national du pôle province de l'Unsa Police affirme "que ce serait trop facile de dire 'on change de ministre'". "Le président choisira le Premier ministre qu’il souhaite dans le cadre d’un remaniement éventuel, mais pour nous, ce serait trop facile. Il y a un problème de fond et c’est ce problème de fond qu’il faut soulever aujourd'hui", conclut Thierry Clair.