"Il ne faut pas s'arrêter à ceux qui exécutent" dans les dossiers de violences policières, martèle Arié Alimi (photo d'illustration). 1:05
  • Copié
Salomé Legrand, édité par Margaux Lannuzel
Alors que les enquêteurs de l'IGPN n'ont jamais été autant sollicités que l'année dernière, "il ne faut pas s'arrêter à ceux qui exécutent" dans les dossiers de violences policières, martèle jeudi sur Europe 1 Arié Alimi, avocat défendant plusieurs plaignants dans des dossiers de ce type. 

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) n'a jamais autant enquêté sur des dossiers de violences policières que l'année dernière : 868 dossiers, en hausse de 40%. Si les suites données par la justice à toutes ces enquêtes ne sont pas encore connues, les forces de l'ordre sont sous le feu des critiques. Et des affaires symboliques, comme celle de la mort d'Adama Traoré, cristallisent ce sujet brûlant. 

"Une responsabilité individuelle" et "des instructions données"

Comment endiguer ces comportements ? Selon Me Arié Alimi, avocat de plusieurs plaignants dans des dossiers de violences policières présumées, l'enjeu est double : identifier les auteurs, mais aussi les maillons de leur chaîne hiérarchique. "Vous avez systématiquement, dans les dossiers de violences policières, à la fois une responsabilité individuelle - le geste qui est mal exécuté, ou le geste qui n'aurait pas dû être exécuté -, mais également des ordres et des instructions qui sont donnés, notamment dans le maintien de l'ordre", souligne-t-il sur Europe 1. 

"Donc il ne faut pas s'arrêter à ceux qui exécutent", martèle l'avocat. "Il faut également poursuivre les personnes qui donnent des ordres illégaux. Ce n'est que si, un jour, on arrive à franchir le cap des donneurs d'ordres, qu'on pourra obtenir une accalmie et la fin des violences policières."