manif soignants 2000*1000 3:07
  • Copié
Nicolas Feldmann et Jihane Bergaoui, édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
Des échauffourées ont éclaté mardi en fin de parcours de la manifestation parisienne des soignants. Selon les informations d'Europe 1, ce sont des "gilets jaunes", syndicalistes extrémistes et des collectifs contre les violences policières qui sont à l'origine des violences. Un "vol de manifestation" inacceptable pour le personnel soignant.
REPORTAGE

"On nous a volé la manifestation." De Rennes à Marseille en passant par Grenoble, les soignants en colère, dont beaucoup d'infirmières, ont manifesté ce mardi pour rappeler leurs revendications alors que le Ségur de la santé doit aboutir d'ici à la mi-juillet. Mais à Paris, la manifestation a tourné au vinaigre en fin de parcours avec des jets de projectiles auxquels les forces de l'ordre ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène. Une violence inadmissible pour Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France, présent dans le cortège parisien. 

"Ce ne sont pas des crétins et des violents qui vont faire la loi !"

"On ne va pas se laisser voler cette manifestation par des abrutis ! Ce ne sont pas des crétins et des violents, des gens qui sont contre la République, qui vont faire la loi !", tonne-t-il au micro d'Europe 1, alors que les derniers manifestants s'éparpillent sur l'esplanade des Invalides après plusieurs heures d'affrontements avec les forces de l'ordre.

D'après nos informations, sur les 18.000 personnes battant le pavé recensées par les autorités, un groupe de 2.000 manifestants était placé en tête de cortège, composé de "gilets jaunes", syndicalistes radicaux et collectifs contre les violences policières. Parmi eux, certains sont à l'origine des échauffourées.

Retenir les revendications plutôt que les violences

"À peine on arrivait sur les Invalides qu'il y avait déjà des heurts", raconte de son côté Anne-Gaëlle au micro d'Europe 1. Alors malgré les incendies de mobilier urbains, jets de projectiles et autres cris "tout le monde déteste la police", cette femme qui travaille dans un Ehpad espère que ce n'est pas la violence qui va marquer les esprits, mais bel et bien "le message des soignants". À savoir la demande d'une augmentation des salaires, des embauches et en finir avec les suppressions de lits à l'hôpital public.

Un appel aux applaudissements à 20 heures

Un espoir que partage également Benoît, blouse de l'AP-HP sur le dos, qui retient que le cortège était composé de "beaucoup de personnes sans blouse, des patients et des familles de patients, venus [les] soutenir". Et pour que le soutien dépasse les différentes manifestations à travers l'Hexagone, les soignants appellent les Français à applaudir à leur fenêtre à 20 heures, à l'image de ce qu'ils faisaient quotidiennement pendant le confinement.