Vestiaires séparés, vigiles... Les directeurs des piscines municipales contraints de prendre des mesures pour lutter contre le voyeurisme
L'insécurité jusque dans les piscines municipales. À Paris, les plaintes de nageuses, victimes de voyeurisme, ont été multipliées par dix en un an. Trous à travers les parois des cabines, vidéos enregistrées avec un téléphone portable... Les agresseurs redoublent d'ingéniosité pour mieux épier leurs victimes.
C'est un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Dans la capitale, les plaintes de nageuses, victimes de voyeurisme, ont été multipliées par dix en un an. Dans les vestiaires d'une piscine municipale, c'est une scène qui n'a duré que quelques minutes.
Un homme d'une quarantaine d'années a pris Clara pour cible : "Je venais de retirer mes vêtements, j'étais sur le point de mettre mon maillot et j'ai senti comme une présence. J'ai baissé le regard et j'ai aperçu son téléphone qu'il avait glissé sous la paroi de la cabine. Le téléphone était en mode selfie donc je me suis vue nue sur son écran et j'ai vu que ça filmait".
"Aujourd'hui, je suis plus vigilante dans les vestiaires"
Elle confronte alors son agresseur mais il repart sans être inquiété. Depuis, la nageuse reste sur ses gardes : "Je sais qu'aujourd'hui, je suis plus vigilante dans les vestiaires. Je regarde sous les parois des cabines ou je regarde si quelqu'un s'est mis à côté de moi ou non".
À la piscine Keller, dans le 15e arrondissement, un homme voyeuriste a récemment été arrêté par la police. Le directeur des bassins, Raphaël Paille, veut rétablir l'ordre et protéger les nageuses : "On a séparé les vestiaires entre les hommes et les femmes comme vous le voyez, il y a des colonnes hommes et des colonnes femmes".
Les vestiaires, autrefois mixtes, sont séparés. Un vigile a été embauché pour faire des rondes. Et les trous percés dans les parois ont été rebouchés : "Les trous, on les a tous bouchés, on a une personne qui vérifie tous les jours qu'il n'y a pas de nouveaux trous. Ils sont boulonnés".
Des boulons condamnent les trous utilisés par les voyeurs. Et partout, des affiches rappellent les peines encourues pour voyeurisme, jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.