3:35
  • Copié
Ugo Pascolo
Les présidents socialistes de 15 départements protestent contre l'intention du gouvernement de rendre éligibles au RSA les salariés suspendus pour absence de pass sanitaire, sans concertation avec les départements. Parmi eux, Fabien Bazin, qui milite au micro de Romain Desarbres pour l'ouverture d'"un vrai droit chômage" pour ces personnes.
INTERVIEW

"Ce n'est pas une question d'argent mais de principe." Invité d'Europe Midi lundi Fabien Bazin, président du Conseil départemental de la Nièvre et co-auteur de la lettre envoyée à Jean Castex pour protester contre l'intention du gouvernement de rendre éligibles au RSA les salariés suspendus pour absence de pass sanitaire, persiste et signe. Ce n'est pas aux départements de prendre en charge cette allocation pour ces personnes. À la place, il milite afin d'"ouvrir un vrai droit chômage" à des salariés qui "ont cotisé pour ça".

Ne pas "mélanger les allocations"

Dans la lettre adressée au Premier ministre, les présidents socialistes de 15 départements jugent que cette décision transforme le RSA "en allocation chômage ou en exutoire de la politique sanitaire nationale". "Il ne faut pas que les allocations se mélangent entre elles", insiste l'élu au micro d'Europe 1. "Il y a des droits au chômage, et le RSA [financé par les départements, ndlr], qui est une allocation censée servir à l'insertion, est aujourd'hui complètement dévoyée."

Reste qu'à cette heure, le gouvernement n'a pas donné suite aux réclamations des élus. "Pas de son, pas d'image", confirme Fabien Bazin qui précise que les élus protestataires vont "d'ailleurs saisir l'Association des départements de France pour entamer une démarche encore plus officielle".

La vaccination obligatoire au cœur du problème ?

Au-delà de savoir qui du département ou de l'État doit payer les allocations pour des salariés qui ne sont pas vaccinés, Fabien Bazin estime que la véritable discussion est en réalité l'obligation de se faire vacciner. "Depuis plusieurs mois maintenant, c'est une vaccination obligatoire qui ne dit pas son nom. Ce n'est pas très courageux, ni très clair non plus pour nos concitoyens." Et d'ajouter : "Il suffirait probablement d'un peu plus de clarté, d'un peu plus de dialogue et surtout d'une capacité à écouter et ne pas être dans la verticalité pour qu'on puisse essayer ensemble de surmonter cette crise."