Vers des noms de vacances «laïcisés» ? Près de Lyon, les parents d'élèves dénoncent «des débats ridicules»
L'amendement fait polémique. Le Conseil Supérieur de l'Éducation recommande de "laïciser" les noms des vacances scolaires. Un choix loin d'être partagé par les parents d'élèves, qui ne sont pas encore prêts à dire au revoir aux vacances de la Toussaint ou encore de Noël. Europe 1 est allée à leur rencontre, devant un lycée de la grande banlieue de Lyon.
C'est un amendement pris par le Conseil Supérieur de l'Éducation qui fait polémique... L'organisme, qui rassemble les acteurs de la communauté éducative (enseignants, syndicats, parents d'élèves, etc) et qui rend des avis consultatifs pour le ministère de l'Éducation nationale, a pris une décision surprenante.
"Ce sont des débats ridicules"
Le Conseil a voté il y a deux jours, sur proposition du syndicat FSU, un amendement qui prévoit de "laïciser" le nom des vacances scolaires. Exit donc les vacances de la Toussaint, place aux vacances d'automne. Même son de cloche pour les vacances de Noël, qui deviendraient alors les vacances de fin d'année. Mais sur le terrain, l'amendement est loin de faire l'unanimité.
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Devant l'école privée catholique Saint Clair, à Brignais, dans la région lyonnaise, les parents d'élèves n'en reviennent pas. Changer le nom des vacances de Toussaint et de Noël est une négation de l'histoire de notre pays, estime Louis, papa de quatre enfants. "Ce sont des débats ridicules. On a un ancrage dans une histoire. C'est stupide de vouloir la détruire, la refaire à partir de rien. La fête de la Toussaint rassemble encore énormément de gens. On aime se souvenir de ceux qui sont partis. Et il se trouve que c'est quelque chose qui est hérité de notre histoire chrétienne", insiste-t-il au micro d'Europe 1.
Une mauvaise interprétation de la laïcité ?
Même indignation chez Marine, une mère d'élève. "Notre pays a pour origine le christianisme. Donc il est important de garder ça et de rythmer l'année avec ce calendrier religieux puisque c'est quand même la religion principale et c'est ce qui fait notre pays. Pourquoi on est en 2025 aujourd'hui? Ça ne sort pas de nulle part ! C'est 2025 après Jésus-Christ. Ce sont les racines de notre pays, tout simplement", analyse-t-elle.
Pour Laure, grand-mère et croyante, le Conseil Supérieur de l'Éducation n'a pas compris ce qu'était la laïcité. "La laïcité ce n'est pas nier la religion des uns ou des autres", tient-elle à rappeler. "La laïcité c'est pouvoir être tous des citoyens au respect de la loi et de la devise française. Ce n'est pas ne pas se dire religieux. Donc pour moi, il ne faut rien changer : on a une histoire judéo-chrétienne forte en France et c'est très bien comme ça", insiste Laure.
"On va quand même pas se mettre à appeler le père Noël 'le père des vacances de fin d'année!' Enfin, cela n'a aucun sens", ironise-t-elle. Des parents d'élèves hostiles donc à la disparition des noms religieux et à cet amendement qui, à ce stade, n'est qu'une proposition.