Vaccination : la radiation du controversé Pr Joyeux examinée jeudi

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Le sort du professeur Henri Joyeux va être étudié jeudi par l'Ordre des médecins (image d'archives). © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le professeur Henri Joyeux, à l'origine d'une pétition contre le vaccin DTPolio, est jugé en appel jeudi par les instances disciplinaires du Conseil de l'Ordre des médecins pour décider de sa radiation.

Le controversé professeur Henri Joyeux, l'une des voix des anti-vaccins en France, sera-t-il radié de l'Ordre des médecins ? Son sort se jouera jeudi lors d'une audience devant les instances disciplinaires du Conseil de l'Ordre, a indiqué ce dernier mardi.

Une décision rendue dans le mois. Le professeur Joyeux avait été radié en première instance le 8 juillet 2016 mais avait fait appel et la sanction avait donc été suspendue. À l'issue de l'audience de jeudi, la décision sera mise en délibéré et devrait être rendue "trois semaines ou un mois plus tard", a précisé le Conseil de l'Ordre, confirmant une information de M, le magazine du Monde.

Une pétition contre deux substances du vaccin. Le cancérologue montpelliérain, à la retraite depuis 2014, avait fait l'objet d'une plainte du Conseil national de l'Ordre en juin 2015. Motif : la mise en ligne d'une pétition contre l'usage du vaccin hexavalent DTPolio-Hib-Coqueluche-Hépatite B, appelé Infanrix Hexa.

Cette pétition, toujours disponible et qui compte 1,1 million de signataires, fustigeait notamment la présence d'"aluminium et de formaldéhyde" dans ce vaccin, deux "substances dangereuses voire très dangereuses", selon le texte de la pétition. Le président du Conseil national de l'Ordre, Patrick Bouet, avait alors dénoncé "un discours dangereux" et des "propos non appuyés sur des bases scientifiques [et portant] atteinte à la profession".

Un "anti-vaccins". Le professeur Joyeux, 72 ans, est l'une des principaux avocats des anti-vaccins en France, bien qu'il s'en défende. "Nous ne sommes pas contre les vaccins mais pour qu'ils soient utilisés à bon escient et qu'il n'y ait pas d'abus", avait-il affirmé le 7 novembre, lors d'une conférence organisée dans un théâtre parisien pour protester contre l'extension du nombre de vaccins obligatoires pour les enfants.

Devant un public acquis au discours anti-vaccin, il avait dénoncé pêle-mêle "une dictature vaccinale", "une manipulation de la population" et "des experts dans les ministères qui sont extrêmement proches des labos".  Il avait en outre soutenu que "le meilleur de tous les vaccins, c'est le lait maternel".

Des propos sans appui scientifique. Il avait coorganisé cette conférence avec le professeur Luc Montagnier, prix Nobel 2008 pour la découverte du virus du sida. Ce dernier avait alors affirmé que certains vaccins pourraient être liés à des "risques de mort subite du nourrisson", ce qui n'est corroboré par aucune étude. Les jours suivants, les propos des deux hommes avaient été largement condamnés dans le milieu médical.

"Les propos qu'ils ont tenus, qui ne manqueront pas d'introduire le trouble chez les parents de jeunes enfants, ne sont pas fondés et doivent être démentis", avaient estimé les Académies nationales de médecine et de pharmacie dans un communiqué commun.