Une expérimentation d'apprentissage de la lecture en éducation prioritaire fait polémique

Pour le ministère, l'expérimentation est basée sur le volontariat des enseignants. Photo d'illustration.
Pour le ministère, l'expérimentation est basée sur le volontariat des enseignants. Photo d'illustration. © FRED TANNEAU / AFP
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avec AFP
La proposition de la branche éducation de l'Institut Montaigne, un think-tank libéral, suscite l'inquiétude chez les syndicats d'enseignants.

Un programme d'apprentissage de la lecture en éducation prioritaire, proposé sous forme d'expérimentation par l'association Agir pour l'école, suscite de vives critiques chez les syndicats d'enseignants, alors que le ministère de l'Éducation dénonce "une fausse polémique".

Une expérimentation "sans rigueur reconnue" ? Les trois principaux syndicats de professeurs des écoles ont envoyé cette semaine une lettre au ministre Jean-Michel Blanquer pour dire leur "inquiétude" sur une expérimentation "sans rigueur reconnue, ni validité" présentée aux enseignants par les autorités académiques du Nord. Elle est destinée à être mise en oeuvre dans 102 classes de grande section de maternelle et CP dans ce département à la rentrée 2018.

Une méthode contraignante pour l'enseignant. Agir pour l'école, créée en 2011 avec pour objectif la lutte contre l'échec scolaire, est la branche éducation de l'Institut Montaigne, think-tank réputé libéral. Jean-Michel Blanquer a été membre de son comité directeur. Les trois syndicats signataires, le Snuipp-FSU, le SE-Unsa et le Sgen-Cfdt, reprochent à cette méthode de "ne pas avoir fait ses preuves, loin s'en faut", d'être chronophage et de nier la liberté pédagogique des professeurs en raison de son caractère très contraignant (le livret explicatif pour la première phase comporte 88 pages)

"Fausse polémique" pour le ministère. Le ministère voit dans ces protestations "une fausse polémique" et souligne que cette expérimentation, déjà mise en place sous le quinquennat précédent, est basée sur le volontariat des enseignants. "On ne délègue rien. Et cette expérimentation, comme d'autres, est développée en partenariat avec le ministère", déclare-t-on.