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Le chef de l'Etat envisagerait de baisser les impôts, révèlent lundi Les Echos. Une mesure "symbolique" pour l'économiste Nicolas Bouzou.
INTERVIEW

François Hollande réfléchirait à une baisse des impôts. Alors que la première année du quinquennat a été marquée par une série de fortes hausses, le gouvernement avait, les trois années suivantes, baissé l’imposition des plus bas revenus. Aujourd'hui, à un an de l’élection présidentielle, le président de la République envisagerait de desserrer une nouvelle fois l’étau du dogme fiscal pour les ménages, selon une information des Echos publiée lundi.

L’ampleur de ce geste risque d’être déterminée par la marge de manœuvre dont dispose l’Etat, cette dépense venant s’ajouter à d’autres "coups de pouce" déjà annoncés : les aides aux agriculteurs, le dégel du point d’indice des fonctionnaires, 400 millions pour l’insertion des jeunes, 500.000 formations pour les demandeurs d’emploi et 800 euros d’augmentation par an pour les professeurs des écoles.

Un geste politique."Est-ce qu’on va avoir une petite baisse symbolique d’impôts avant la présidentielle ? Oui bien sur !", affirme Nicolas Bouzou, économiste et directeur de la société d'analyse économique Asterès. "Avant chaque élection présidentielle, on a une augmentation des dépenses publiques, généralement sous la forme de rémunérations des fonctionnaires, et puis on a des baisses d’impôts", rappelle-t-il au micro d’Europe 1 Midi, avant de nuancer : "En revanche, est-ce qu’on va avoir une réelle baisse des impôts, forte et durable, gagée sur des économies de dépenses publiques ? La réponse est non, car cela ne peut se faire qu’en début de mandat."

Pour ce spécialiste, il ne devrait pas s’agir d’un geste économique, mais d’"un geste politique, dans un contexte où François Hollande a pas mal de chance parce qu’on a une réelle accélération de la croissance économique, qui d’ailleurs, à mon avis, est liée en partie à des politiques qui ont été menées ces dernières années", relève-t-il.

La France perd de son influence. Pour autant, à l’heure où Bruxelles impose la plus grande rigueur aux pays européens, la France paye ces libéralités par un amoindrissement de son poids politique, analyse Nicolas Bouzou. "Nos partenaires européens savent que nous faisons n’importe quoi dans tout un tas de domaines, notamment le domaine des finances publiques et du marché du travail", explique-t-il. "Nous avons déjà perdu notre crédibilité, l’avis des Allemands ou de la Commission européenne est déjà fait, mais ils n’ont pas véritablement de pouvoir de sanctions." En conséquence : "Dans tout un tas de négociations européennes la France n’a plus de poids", déplore-t-il.