"Un virus rare et précieux, celui d’aider les autres" : Anne Roumanoff rend hommage aux soignants

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En pleine épidémie de coronavirus, Anne Roumanoff a raillé lundi, sur Europe 1, l’indiscipline des Français qui ont préféré profiter du beau temps dimanche plutôt que de rester confinés chez eux. Surtout, l'humoriste a salué le courage des personnels soignants, mobilisés pour endiguer la progression du Covid-19.
EDITO

Lundi, dans son billet quotidien sur Europe 1, Anne Roumanoff est revenue sur les événements des dernières 48 heures : le passage au stade 3 de l’épidémie de coronavirus et la mise en place de règles de confinement… déjà enfreintes par de nombreux Français qui ont voulu profiter d’un week-end printanier. Surtout, l’humoriste a tenu à rendre hommage au monde médical, en première ligne dans la bataille contre le Covid-19.

"Je suis censée essayer de vous faire sourire. Quelle bonne idée ! Je ne sais pas comment je vais y arriver, puisque j’ai passé mon week-end à flipper. Tout s’accélère, on a l’impression d’être dans un film catastrophe, sauf que dans les films catastrophe, il y a toujours une histoire d’amour avec Bruce Willis. Là, ma seule histoire d’amour c’est avec mon gel hydroalcoolique.

À peine est-on habitué à une information, que l’on en annonce une autre : spectacles interdits, écoles, bars et cinéma fermés… Maintenant, il y a des rumeurs de confinement avec l’armée. Est-ce que vous aussi vous êtes nostalgiques des grèves de décembre ? C’était bien. On râlait contre les grévistes ou le gouvernement. Là, on peut râler contre le virus, mais il s’en fout !

Il y a plusieurs manières de réagir au stress. Il y a les malins qui semblent au courant de tout : 'J’ai entendu dire qu’au Monoprix de la place d’Italie il reste du papier toilette, et à la pharmacie de la rue Balard il y a peut-être du gel hydroalcoolique.' Il y a ceux qui cherchent à calmer leur angoisse, comme moi. Dimanche, j’ai mangé une tablette entière de chocolat aux lait-noisettes, et un pot de tarama, soit 2.500 calories dans chaque cuisse. Et en plus, on ne peut plus faire de footing. Moi qui avais envisagé de passer, cette semaine, de 15 minutes de sport par mois à une heure par jour…

"Fuck le virus ! Remet moi une pression"

Tous nos repères sont par terre. On courait après le temps, on n’en avait jamais assez, ni d’argent. Là, on va se retrouvez avec beaucoup de temps, et plus tellement d’argent.

Le souci des Français – et je me mets dans le lot – c’est qu’ils sont rebelles, indisciplinés à toute autorité. Il y a tous ceux qui disaient depuis 15 jours : 'Ce virus c’est une grosse grippe, ils en font trop.' Et ceux qui disaient samedi soir : 'Je m’en fous. On s’embrasse quand même. Fuck le virus ! Remet moi une pression.' Dimanche à Paris, les parcs étaient plein de parents avec leurs enfants en poussette, de coureurs, d’amoureux sur les bancs, d’amis qui pique-niquaient, d’ados qui se faisaient bronzer. C’était beau, convivial, mai totalement irresponsable ! Ils se croyaient dans Paris est une Fête d’Hemingway, alors qu’en ce moment c’est plutôt La Peste de Camus. Ça me fait penser à ceux qui, en 1939, disaient : 'La guerre ? Mais non, il n’y aura pas la guerre.'

>> Retrouvez toutes les émissions d'Anne Roumanoff en replay et en podcast ici

"Vous, les soignants, on ne vous le dira jamais assez : merci !"

Cet épisode sera sûrement dans les livres d’histoire de nos petits-enfants. 'La grande épidémie de mars 2020 ? Je m’en souviens. J’étais confinée chez Europe 1 pour faire les émissions de radio. Et en sortant je volais tout le papier toilette.'

On dit qu’à toute chose malheur est bon. Espérons que l’on sorte de ce séisme différent : plus solidaires, plus intelligents, plus conscients des priorités essentielles de la vie. En attendant,  je souhaite plein de courage à ceux qui sont en première ligne dans ce combat : les soignants, tous les soignants, tous ces gens réquisitionnés, débordés, épuisés mais qui tiennent le coup parce qu’ils ont un virus rare et précieux, celui du goût d’aider les autres et de se dévouer pour eux. Vous, les soignants, on ne vous le dira jamais assez : merci ! Merci ! Merci ! Quand tout cela sera fini, j’espère que vous serez enfin bien considérés."