Un important trafic d'armes démantelé entre les États-Unis et la France

Une cinquantaine d'armes de poings prêtes ou en cours de préparation ont été retrouvées par lors de perquisitions.
Une cinquantaine d'armes de poings prêtes ou en cours de préparation ont été retrouvées par lors de perquisitions. © DR
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Guillaume Biet, édité par Thibauld Mathieu , modifié à
Quatre personnes ont été mises en examen et placées en détention pour trafic d'armes entre les États-Unis et la France. Les suspects n'hésitaient pas à aller s'approvisionner directement outre-Atlantique.

C'est un véritable atelier de confection d'armes, que les gendarmes ont découvert à Nemours, en Seine-et-Marne : fusils, pistolets-mitrailleurs Uzi, armes de poing automatiques… Quatre personnes ont été mises en examen et placées en détention pour trafic d'armes en bande organisée, en provenance des États-Unis, a annoncé mercredi le parquet de Rennes.

Une cinquantaine d'armes saisies. Une cinquantaine d'armes de poings prêtes ou en cours de préparation ont été retrouvées lors de perquisitions. Chez un autre mis en cause ont également été découverts "dans une cache enterrée neuf bâtons de dynamite d'origine suisse et plusieurs grenades défensives".

Des pièces achetées légalement, mais envoyées en France illégalement. L'un des organisateurs présumés, un escroc notoire, multipliait les voyages aux États-Unis. Là-bas, il achetait librement des pièces détachées d'armes à feu, "en toute légalité", pour les expédier vers la France morceau par morceau, dans de petits colis, vers des adresses différentes. Avec un ingénieux système pour ne pas alerter la douane américaine.

Un quinquagénaire à la tête du business. Reçues par des complices, ces pièces détachées étaient ensuite assemblées dans un atelier clandestin, à Nemours, en Seine-et-Marne, par un passionné d'armes, un quinquagénaire, cadre... Un monsieur Tout-le-monde à la tête de ce juteux business : les armes étaient revendues 2.000 à 2.500 euros pièce, générant des dizaines de milliers d'euros de bénéfice.

Une cinquième personne impliquée aux États-Unis. Sept personnes au total ont été interpellées, selon le parquet. Les quatre déférés ont été "mis en examen des chefs d'infraction à la législation sur les armes de catégorie A et B en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de délits punis de dix ans d'emprisonnement", selon le communiqué du parquet. Dans cette enquête, dirigée par une juge spécialisée de Rennes, les gendarmes de la section de recherches d'Angers ont travaillé main dans la main avec le Homeland Security américain, qui a notamment arrêté un Français installé aux États-Unis, début février.

Une clientèle hétérogène. Parmi les clients de ce réseau figurent des voyous, des trafiquants de banlieue parisienne, des personnes proches des milieux d'extrême droite, notamment un survivaliste, mais aussi de simples commerçants qui ont acheté une arme "au cas où", disent-ils, ajoutant : "on ne sait jamais ce qui pourrait arriver".