Un ex-député PS renvoyé devant la justice pour des croisières offertes à ses électeurs

Henri Jibrayel, député socialiste des quartiers nord de Marseille de 2007 à 2017.
Henri Jibrayel, député socialiste des quartiers nord de Marseille de 2007 à 2017. © AFP
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Europe1.fr avec AFP
L'ex-député PS Henri Jibrayel est soupçonné d'avoir détourné des subventions à des associations pour offrir des croisières à des personnes âgées.

L'ex-député PS Henri Jibrayel est renvoyé devant la justice. Il soupçonné d'avoir détourné des subventions à des associations, pour offrir des croisières à des personnes âgées de sa circonscription marseillaise, en vue des législatives de 2012, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

"Je suis serein". Henri Jibrayel, député socialiste des quartiers nord de Marseille de 2007 à 2017 et toujours conseiller départemental des Bouches-du-Rhône, est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour abus de confiance et prise illégale d'intérêt, ce qu'il conteste. "Je suis serein, j'attends le procès et je me battrai pour démontrer mon innocence", a-t-il réagi.

L'enquête, ouverte en 2011 après une lettre anonyme, a mis "en exergue (...) un système visant à détourner des subventions, via des associations de quartier n'ayant aucune autonomie, dans le but de financer des opérations à visée électorale", selon les magistrats instructeurs.

"Tous les élus font du clientélisme politique". Vice-président du conseil général des Bouches-du-Rhône de 2001 à 2015, Henri Jibrayel est considéré par les magistrats comme le "gérant de fait" de ces associations "intimement liées à (son) activité politique". Il est soupçonné d'avoir négocié en personne avec un transporteur maritime pour offrir quatre journées de croisière à 1.200 personnes âgées de sa circonscription en mai 2011, puis une semaine après sa réélection aux législatives, en juin 2012.

Les factures, d'un montant total de près de 70.000 euros, avaient été réglées par des associations dirigées par l'un des proches d'Henri Jibrayel, Claude Garcia, renvoyé devant le tribunal pour complicité, et par son attachée parlementaire, décédée au cours de l'instruction. "Tout comme les autres politiques qui font ce genre de choses, c'est pour eux, pour leur réélection. C'est naturel. Tous les élus font du clientélisme politique", avait lâché cette dernière au cours de son interrogatoire.