Un an après, Zarie, miraculée de l'Hyper Cacher de Vincennes se souvient

© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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C'est le témoignage d'une miraculée, épargnée par Amedy Coulibaly le 9 janvier dernier. 

Pour la première fois depuis la meurtrière prise d'otages de l'Hyper Cacher de Vincennes, Zarie, caissière ce jour là, revient dans Le Parisien sur ce huis clos tragique.

"J'ai senti le souffle de sa balle". Jeune femme de 23 ans, scientifique de formation, Zarie venait d'obtenir sa licence bilingue en Israël. Comme chaque année pendant les vacances d'hiver, elle était venue aider les employés de ce magasin où son frère était directeur adjoint des stocks. Rescapée, elle parle pour la première fois. "Personne ne peut comprendre ce qu'on a vécu. Ce n'était pas une prise d'otages de 4h15. C'était une seconde, puis une seconde..." raconte-t-elle. Cachée sous sa caisse au début de la prise d'otages, elle finit par être repérée par Amedy Coulibaly. "Il m'a vu et il a dit : Ah t'es pas encore morte, toi ? Il a incliné son arme et m'a tirée dessus. J'ai senti le souffle de la balle à quelques centimètres de mon visage. Il n'avait aucune raison de me louper. Jamais je ne saurai s'il voulait me tuer ou me faire peur", détaille Zarie dans Le Parisien

"J'étais certaine de mourir là..." Plus tard, le preneur d'otages rassemble les clients ensemble. La jeune femme est encore incrédule, se dit qu'il "ne peut pas tuer pour rien, il veut la caisse". Amedy Coulibaly éclate de rire. "Vous n'avez rien compris. Vous avez entendu parler de Charlie Hebdo ? Les frères Kouachi et moi, on est une même équipe", lui répond-il avant de lui confier plusieurs taches : fermer le rideau de fer du magasin, appeler la police, aller chercher les otages cachés au sous-sol... "En baissant le rideau, j'ai réalisé que je signais mon arrêt de mort. Je me disais qu'on ne sortirait jamais, j'étais certaine de mourir là...", assure la jeune femme, aujourd'hui traumatisée. Puis vient l'assaut, la libération des otages. Nuits hantées, culpabilité et peur de sortir de chez elle... difficile à présent de se reconstruire. 

Le 9 janvier 2016, elle sera présente à la commémoration du premier anniversaire des attentats de "Charlie Hebdo" et de l'Hyper Cacher. Et l'émotion sera présente, renforcée par les tragiques attentats du 13 novembre qui ont replongé Zarie dans l'horeur : "Je pensais qu'il ne pouvait pas y avoir pire que ce que j'ai vécu..."

 

L'assaillant est toujours recherché. La police israélienne poursuivait samedi sa chasse à l'homme pour interpeller le tireur. "Des barrages routiers ont été mis en place en différents endroits, la police continue à chercher ", a indiqué Micky Rosenfeld, son porte-parole. Des médias israéliens ont affirmé que l'auteur de la fusillade était un Arabe Israélien originaire du nord de l'Etat hébreu, reconnu sur des vidéos de surveillance par son père qui a appelé les autorités.