Trois femmes tuées depuis mardi par leur conjoint, une autre dans un état grave

Féminicides
Au moins 43 femmes sont mortes sous les coups de compagnons ou ex depuis le début de l'année. © AFP
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avec AFP , modifié à
Pas moins de 43 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon, selon un dernier bilan dressé jeudi, après trois féminicides commis depuis mardi. En 2019, l'AFP avait recensé au moins 126 cas de femmes tuées par leur compagnon ou ex, soit une femme tous les trois jours en moyenne.

Trois femmes ont été tuées depuis mardi par leur conjoint à Cannes, dans la Somme et près de Lyon et une quatrième est dans un état grave après une défenestration à Marly, dans le Nord, a appris l'AFP de sources policières. Ces cas portent à 43 le nombre de féminicides présumés recensés depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP.

Une jeune mère tuée à Cannes

Jeudi, une femme d'une vingtaine d'années a été tuée en milieu de journée par son conjoint, à son domicile de Cannes, dans les Alpes-Maritimes, dans le quartier sensible de la Bocca, selon une source policière. Cet homme d'une trentaine d'années s'est présenté de lui même au commissariat de police de La Bocca, a précisé cette source, confirmant l'information de Nice-Matin. La jeune femme, mère d'un enfant d'un an, présent au moment des faits, a été tuée de plusieurs coups de couteau. Le conjoint, qui a été placé en garde à vue, a déclaré à la police avoir eu "une espèce de coup de folie", selon cette source policière.

Une femme de 20 ans poignardée dans la Somme

Le 42e féminicide présumé recensé par l'AFP était intervenu mercredi dans la Somme, dans des conditions similaires. Une jeune femme de 20 ans y a en effet été tuée par son compagnon, qui a reconnu lui avoir porté des coups de couteau mais a nié toute intention de la tuer. Déjà connu de la justice, il est en garde à vue, a appris l'AFP jeudi auprès du parquet d'Amiens.

Cet homme de 26 ans s'est rendu de lui-même à la gendarmerie d'Hallencourt, affirmant transporter son ex-compagne, blessée, dans sa voiture, a indiqué à l'AFP la procureure adjointe, Anne-Laure Sandretto, confirmant une information du Courrier Picard. L'autopsie pratiquée jeudi a montré que la mort était due a "de multiples coups de couteau portés au niveau du coeur".

Défenestration dans le Nord

Une autre victime (la 41e) a aussi été tuée - également à coups de couteaux - par son conjoint mardi soir près de Lyon. En 2019, l'AFP avait recensé au moins 126 cas de femmes tuées par leur compagnon ou ex, soit une femme tous les trois jours en moyenne. Ces meurtres sont le stade ultime des violences conjugales, dont sont victimes chaque année plus de 210.000 femmes majeures en France, soit 1% des 18-75 ans.

Enfin, une femme se trouve dans un état grave après une défenestration du 3e étage à Marly, dans le Nord, mercredi soir. Son conjoint de 47 ans, en état d'ivresse, a été interpellé, a appris l'AFP jeudi de sources concordantes. Selon les pompiers, la victime a été transportée aux "urgences du centre hospitalier de Valenciennes".

Castex : la société a "le devoir" de protéger les victimes de violences

Jean Castex a souligné que la société avait "le devoir" de protéger les victimes de violences conjugales, à l'issue d'un déplacement jeudi soir dans un centre d'hébergement d'urgence pour femmes et enfants mis à l'abri, en proche banlieue parisienne. "Je suis ici ce soir pour condamner de la manière la plus ferme les violences faites aux femmes. C'est inadmissible", "nous ne pouvons tolérer cela", a déclaré à la presse le Premier ministre, relevant que "la lâcheté en est la cause". "Je dis à toutes les femmes 'manifestez-vous, faites-le savoir'. La société a le devoir de vous protéger et de réprimer ce qui a été commis", a-t-il poursuivi.

Accompagné de la ministre déléguée à l'Égalité femmes-hommes, Élisabeth Moreno, le chef du gouvernement venait de visiter près de Paris une grande maison avec jardin qui accueille dans l'urgence des femmes victimes de violences avec leurs enfants. Cette structure associative leur propose un accompagnement spécialisé avec psychologues et éducateurs. "Ici ça marche, ça fonctionne, il faudra sans doute multiplier des structures comme celle-là. C'est le rôle de la ministre qui m'accompagne", a fait valoir Jean Castex.