Près de 1.500 migrants ont été secourus dans la Manche depuis le début de l'année. 4:34
  • Copié
, modifié à
Le nombre de traversées de la Manche a explosé depuis le début de l'année. François Guenocq , vice-président de L’Auberge des Migrants de Calais, explique les raisons de cette augmentation.
INTERVIEW

Plus de deux fois plus de migrants ont tenté de traverser la Manche depuis janvier que sur l'ensemble de l'année 2018. Mais comment expliquer cette nette augmentation ? "Il faut savoir que les traversées ont toujours existé, et elles se sont intensifiées depuis le début de l'année. La raison principale, c'est que ça marche. Sur 1.500 personnes qui ont tenté la traversée, 1.000 ont réussi. C'est assez incitatif", a estimé François Guenocq , vice-président de L’Auberge des Migrants de Calais, interrogé jeudi matin sur Europe 1.

La proximité du Brexit, qui doit intervenir d'ici le 31 octobre, est également l'une des raisons de cette augmentation. "Les passeurs utilisent le prétexte du Brexit pour pousser les gens à accepter les traversées. En réalité, la frontière est déjà bloquée, et le Brexit ne changera rien. C'est plutôt un argument publicitaire pour les passeurs", a assuré François Guenocq.

"La méthode prioritaire reste la traversée par camions"

Les traversées de la Manche ont également été favorisées par les conditions météorologiques, relativement clémentes ces derniers mois. "Les conditions météo étaient déjà favorables l'an dernier. Ces derniers mois, le temps a aussi été très calme, et c'est évidemment une condition pour passer", explique le vice-président de L’Auberge des Migrants de Calais.

Si les traversées par la mer ont connu une spectaculaire hausse, leur nombre restent bien en deçà des tentatives par camions. "La méthode prioritaire, pour les gens qui n'ont pas d'argent, reste les camions", rapporte François Guenocq. "Les autorités britanniques estimaient à 15.000 personnes le nombre de tentatives par camions. Ça dépend aussi des nationalités. Ce sont surtout des Iraniens et des Irakiens qui tentent les passages par canots, parce que les points de passage à Calais ou à Dunkerque sont contrôlés par des passeurs afghans ou kurdes."