98% des cadres ne considèrent pas le travail comme leur priorité (Illustration). 0:19
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Clément Bargain, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo :
Les cadres aussi ont changé leur rapport au travail après la crise sanitaire. Selon une enquête d'Hellowork, la quasi-totalité d'entre eux (98%) ne considèrent pas le travail comme leur priorité. Pour certains de ces professionnels rencontrés par Europe 1, la vie personnelle a dorénavant pris le dessus.

Le rapport au travail a profondément changé pour une majorité des Français. Les deux années de pandémie sont passées par là : après le Covid-19, 98% des cadres ne considèrent pas le travail comme leur priorité. Ils se recentrent, eux aussi, sur d’autres priorités que leur vie professionnelle, rapporte une enquête Hellowork sur le sujet. Europe 1 en a rencontré certains pour qui la vie personnelle est plus importante que leur carrière.

C'est le cas de Guillaume, cadre dans une entreprise d’optique, qui avait pour habitude avant la crise sanitaire de ne pas compter ses heures. Mais son rapport au travail n’est dorénavant plus le même. "L'après-Covid nous a permis de reprioriser notre feuille de route professionnelle", souligne-t-il.

La règle des "trois-huit"

Ce cadre souhaite désormais "travailler pour vivre et pas vivre pour travailler. La règle des trois-huit : huit heures pour dormir, huit heures pour le travail et huit heures pour vous chaque jour". Un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle qui est devenue une priorité pour 71% des cadres.

Benoit fait partie de cette majorité de cadres. Ingénieur en informatique, il est en télétravail une à deux journées par semaine. "Ça permet d'avoir un meilleur équilibre, en étant en capacité de s'occuper de nos travaux ménagers ou de nos courses, et d'avoir plus de temps pour soi", relève-t-il auprès d'Europe 1. Pour lui, "c'est très difficile de faire accepter aux employés un travail complètement au bureau".

Des cadres plus exigeants lors du recrutement

C'est le constat que dresse effectivement Yamina Moukah. Cette chasseuse de tête observe un changement des priorités dans les recrutements. "Les cadres aujourd'hui ne sont plus prêts à tout sacrifier comme l'a fait la génération de nos parents", note-t-elle. "Ils sont exigeants. Ils veulent de la flexibilité, de la tension, ils veulent de l'humain même", égraine Yamina Moukah.

Même la notion de carrière n'a plus la cote. En effet, 77% des cadres pensent qu’on peut réussir professionnellement sans manager une équipe.