«Tout le monde est passé à côté» : après la mort de la petite Lisa, battue à mort, le choc des habitants
Quelques jours après la mort de la petite Lisa, une fillette de 3 ans décédée sous les coups présumés de sa mère et de son beau-père, le choc est immense à Conches-en-Ouche, dans l'Eure. Dans leur résidence pavillonnaire, personne ne se doutait que leurs enfants pouvaient être victimes de maltraitances. Mais des disputes avaient été signalées par les voisins.
Pendant des mois, personne n'avait remarqué les coups sur son corps. Lisa, une fillette de trois ans, est décédée dans la nuit de samedi à dimanche après des violences présumées de la part de sa mère et de son beau-père . Si les deux jeunes adultes ont été mis en examen pour meurtre sur mineur et placé en détention provisoire, dans le petit village de Conches-en-Ouche, dans l'Eure, où résidait le couple, c'est la stupéfaction.
Dans la cour de la petite résidence pavillonnaire, seule une voiture toute cabossée stationne devant le numéro 1, le logement où vivait la petite Lisa. Plus aucun voisin n'ose s'approcher de la maison, théâtre du drame. Sandrine, de sa fenêtre, fixe au loin le sceller sur la porte : "homicide" peut-on y lire. "Il y a déjà eu des disputes, des bagarres. Les deux enfants hurlaient", se souvient-elle au micro d'Europe 1.
"Personne n'a rien fait"
Résidant juste en face de leur maison, la quadragénaire se rappelle une certaine soirée, il y a de cela quelques jours, lors de laquelle, une bagarre au sein du couple éclate, sans imaginer que cela pouvait aussi toucher les enfants. "J'ai pris le téléphone, j'ai appelé la gendarmerie. Ils se sont déplacés, mais ils sont repartis. Personne n'a rien fait", explique-t-elle, dépitée. "On était loin de penser qu'ils tapaient sur la petite. Si ce soir-là, ils avaient fait quelque chose, la fillette serait peut-être encore vivante...".
Temps de recueillement
La culpabilité, c'est ce qui ronge aujourd'hui les habitants de Conches-en-Ouche et en premier lieu son maire, Jérôme Pasco, qui dit n'avoir eu vent d'aucun signe avant-coureur. "Nous n'avons eu aucune saisine de l'aide à l'enfance, aucune saisine des services sociaux. Tout le monde est passé à côté. Ça ne nous arrive pas normalement. Un crime comme celui-là, ça ne devrait pas nous arriver. On est tous fautifs", confie-t-il.
Et alors que le choc est très présent dans la petite commune, la mairie va organiser en fin de semaine un temps de recueillement en mémoire de la petite Lisa.