Toulouse : mise en place d'une tarification saisonnière de l'eau pour pousser à l'économie l'été

Toulouse a voté jeudi en faveur d'un tarif saisonnier de l'eau (Illustration).
Toulouse a voté jeudi en faveur d'un tarif saisonnier de l'eau (Illustration). © ALAIN PITTON / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP
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avec AFP
La métropole de Toulouse a voté jeudi en faveur d'un tarif saisonnier de l'eau, plus cher de juin à octobre. Une mesure qui vise à inciter les habitants de la ville et de ses 36 communes à économiser l'eau l'été, lorsque celle-ci se fait plus rare. C'est la première grande métropole de France à adopter une telle mesure.

Toulouse et ses 36 communes ont voté jeudi en faveur d'un tarif saisonnier de l'eau, plus cher de juin à octobre, pour inciter leurs habitants à économiser la ressource quand elle est plus rare, et moins cher le reste de l'année. C'est la première grande métropole de France à adopter une telle mesure.

 

La délibération a été adoptée en fin d'après-midi lors d'une réunion publique des 133 élus du conseil de Toulouse Métropole, l'établissement public qui regroupe Toulouse et ses voisines, un bassin de population de 850.000 habitants.

Elle valide un nouveau tarif saisonnier qui entrera en vigueur dès le 1er juin et qui prévoit, jusqu'en octobre, c'est-à-dire durant les mois de la période d'étiage (en hydrologie, le débit minimal d'un cours d'eau, ndlr) une hausse de 42% du prix du mètre cube d'eau et une baisse de 30% sur les sept mois restant, du 1er novembre au 30 mai.

"Un été 2024 assez inquiétant"

"Il y a eu une solide majorité d'élus métropolitains qui ont compris la réforme et qui l'ont adoptée et je suis content surtout parce qu'on va pouvoir l'appliquer de suite", a affirmé le maire DVD de la quatrième ville de France et président de Toulouse Métropole.

 

"On nous annonce un été 2024 assez inquiétant : les retenues d'eau qui alimentent le débit d'étiage de la Garonne pendant l'été sont véritablement au plus faible niveau qu'elles n'ont jamais connu", a-t-il dit, alors que le fleuve est la principale source d'approvisionnement en eau de la métropole.

"C'était donc important que sans différer (...) nous fassions cet effort et envoyions un signal à la population pour que de nouvelles pratiques soient au rendez-vous de notre quotidien en matière de consommation d'eau", a-t-il ajouté.

Critiques de l'opposition

La nouvelle tarification et la méthode adoptée par la majorité pour la mettre en place ont été critiquées par l'opposition au sein de Toulouse-métropole, et notamment par Karine Traval-Michelet, la maire PS de Colomiers, 2e commune la plus peuplée de Toulouse-métropole. Le nouveau tarif, a-t-elle estimé, "n'est pas incitatif mais c'est clairement punitif, cela tombera sur les personnes les plus en difficulté".

"Nous aurions souhaité un temps pour la communication, la responsabilisation et le débat avec la population, a-t-elle ajouté, fustigeant une tarification "inéquitable" et "absolument pas innovante" et dont il n'est pas démontré qu'elle permettra de faire des économies d'eau.