Terrorisme : deux jeunes Niçoises étaient prêtes à commettre un attentat

Police, Nice, plage crédit : DAMIEN MEYER / AFP - 1280
Les enquêteurs ont identifié ces jeunes filles en remontant la piste de Rachid Kassim. © DAMIEN MEYER / AFP
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M.R. , modifié à
C'est le premier projet d'attentat déjoué à Nice depuis celui du 14-Juillet qui a fait 86 morts. 

Deux Niçoises de 17 et 19 ans avaient un projet d'attentat à Nice, révèle dimanche Le Parisien. Les jeunes filles ont été interpellées et placées en détention provisoire à la mi-septembre par les enquêteurs qui remontaient la piste des contacts de Rachid Kassim. 

Deux jeunes filles dans les filets de Rachid Kassim. Le 10 septembre, Soraya*, 19 ans, en Terminale technologique, est arrêtée en pleine rue. Son amie Eve*, une convertie de 17 ans, l'est quelques jours plus tard à son domicile niçois. Elles sont apparues sur les radars des agents de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre de leur enquête sur le réseau de Rachid Kassim, l'inspirateur des attentats de Magnanville et de Saint-Etienne-du-Rouvray.

Les Niçoises communiquaient avec lui via la messagerie cryptée Télégram. C'est la plus jeune des deux qui a fourni le lien à son aînée vers la chaîne de discussion du prédicateur. "Comme dans d'autres dossiers où l'on retrouve Rachid Kassim, elles étaient incitées à commettre un attentat sur des cibles précises afin de venger la mort récente du porte-parole de Daech", constate un proche de l'enquête. 

Des antécédents pour l'aînée. Mais sous la pression exercée par Kassim, Soraya aurait renoncé à son projet, a-t-elle reconnu en garde à vue après avoir nié qu'elle avait un quelconque lien avec le djihadiste. Quant à Eve, elle aurait été "choquée" par l'attentat sanglant du 14-Juillet. Des intentions toutefois suffisantes pour les conduire immédiatement en détention. Une disposition d'autant plus urgente que Soraya avait déjà été mise en examen le 21 novembre de 2014 dans le cadre du démantèlement de la filière de recrutement djihadiste organisée par Omar Diaby. À 17 ans, elle s'apprêtait à rejoindre les terres du djihad. 

La jeune fille était depuis sous contrôle judiciaire et devait pointer une fois par semaine. Une obligation qu'elle avait d'ailleurs négligée. "On est face à deux jeunes filles dont le degré d'embrigadement pouvait une nouvelle fois faire craindre le pire", soupire un enquêteur. 

*Les prénoms ont été modifiés.