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De nombreuses voix se font entendre pour que l'Etat autorise les fumeurs dans les cours de récréation, afin d'éviter les attroupements devant les lycées en pleine période de menace terroriste. 

C’est un nouveau casse-tête pour les proviseurs de lycée. Que faire lorsque vous savez pertinemment que vous n'avez pas le droit de laisser les élèves fumer dans la cour de récréation, mais que, dans le même temps, vous ne voulez pas les voir s’agglutiner sur le trottoir en face de l’établissement, avec un risque d’attentat maximale ?

Une décision de justice. Après les attaques du 13 novembre, le ministère de l'Education avait permis aux lycées d’autoriser les élèves à fumer pendant les pauses dans des espaces dédiés, "des zones spécifiques", pour éviter qu’ils s’attroupent sur les trottoirs. Mais des associations anti-tabac ont attaqué la décision, et le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a finalement suspendu la décision prise par un chef d’établissement de Courbevoie d’autoriser les élèves à fumer dans la cour.

Pas de dérogation. De nombreuses voix se font toujours entendre, quelques jours après la rentrée, pour obtenir une dérogation à la loi Evin qui interdit de fumer dans les lieux publics. Ce que la ministre de l'Education refuse, appelant à respecter les décisions de justice. Pourtant, plusieurs proviseurs ont décidé de braver l'interdiction. "On préfère que les chefs d’établissement mettent en sécurité leurs élèves au sein des établissements scolaires, c’est à dire qu’ils permettent aux fumeurs de fumer à l’intérieur, protégé par les bâtiments", a également soutenu Valérie Marty, présidente de la PEEP (Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public), lundi au micro d’Europe 1.  

"Ce que nous demandons, c’est que, dans l’état d’urgence, on trouve une solution pour permettre aux établissements et à la communauté éducative de mettre en sécurité les élèves, parce que c’est la première des sécurités. Deuxièmement, on doit aider les élèves fumeurs à ne plus fumer, à s’arrêter, et ça on peut le faire aussi dans cette période", relève-t-elle.

Ligne de conduite. "Je pense qu’il faut que l’on trouve une solution juridique et administrative pour protéger les chefs d’établissement qui ont le courage et la responsabilité, bien évidemment, de protéger nos enfants", poursuit-elle, estimant qu’ "une très très grande majorité d’établissements suivent cette ligne de conduite, surtout en région parisienne et dans les grandes métropoles". Pour Valérie Marty, il ne s’agit pas seulement de protéger les fumeurs d’une éventuelle attaque, mais bien l’ensemble des élèves : "Les camarades non-fumeurs suivent leurs camarades fumeurs pour discuter dehors, on a donc des attroupements très importants", déplore-t-elle.