Suicide de Maggy Biskupski : l'association "Policiers en colère" se déchire

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Salomé Legrand et Thibauld Mathieu , modifié à
Deux semaines après le suicide de la présidente des "Policiers en colère", les membres de l'association sont au cœur d'une vive polémique.

Au lendemain de la marche blanche en hommage à Maggy Biskupski, la policière qui s’est suicidée le 12 novembre avec son arme de service, l’association Mobilisation des policiers en colère (MPC), dont elle était présidente, se déchire publiquement.

Des membres du CA se sentent pointés du doigt. Alors qu'une enquête avait été ouverte pour soupçons de détournement de fonds, sur la base de la lettre qu’elle avait laissée avant de mettre fin à ses jours, quatre membres du conseil d’administration (CA) critiquent ouvertement le vice-président de l’association, l’accusant de les désigner comme responsables du suicide. "Notre seul crime a été de vouloir transparence et vérité (…) suite à l'abus de confiance", écrivent-ils dans un communiqué.

Le vice-président "écœuré". D'après une source interne contactée par Europe 1, la policière de la BAC avait reconnu quelques jours avant son décès avoir détourné quelques milliers d'euros, dépensés à des fins personnelles. Guillaume Lebeau, vice-président de l'association, se dit quant à lui "écœuré" par la tournure que prend cette affaire, évoquant des personnes ayant "jugé bon d'aller la pousser dans ses retranchements par messages privés". "Au lendemain de son acte, ces mêmes personnes n'ont pas exprimé le moindre regret", déplore-t-il, lui aussi par voie de communiqué.

 

Les deux parties reconnaissent néanmoins l'investissement total de la policière de 36 ans, tant dans son travail que dans l'association, depuis deux ans. Son activisme politique lui avait toutefois valu d'être visée avec trois collègues par une procédure de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour "manquements" au devoir de réserve. La jeune femme avait aussi été violemment prise à partie par le chroniqueur Yann Moix à la télévision.

Quelques jours avant les élections professionnelles. Cette dispute au sein de l'association intervient par ailleurs à quelques jours des élections professionnelles, dont elle pourrait payer le prix fort. La structure avait été créée en 2016, dans le sillage des manifestations spontanées de policiers exprimant leur ras-le-bol, y compris envers les syndicats.