Strasbourg : opération "collège mort" après une intrusion et des menaces

Un collège de Strasbourg était déclaré "collège mort" pour protester contre l'insécurité, mardi. Photo d'illustration.
Un collège de Strasbourg était déclaré "collège mort" pour protester contre l'insécurité, mardi. Photo d'illustration. © AFP
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avec AFP
Il y a dix jours, trois mineurs sont entrés dans un collège strasbourgeois et ont menacé une enseignante. Mardi, des parents d'élèves ont lancé un appel à ne pas venir en cours pour protester contre l'insécurité et le manque de moyens.

Une opération "collège mort" paralysait mardi un établissement de Strasbourg après l'intrusion début octobre d'adolescents qui ont menacé une enseignante avec une arme factice, professeurs et parents d'élèves dénonçant une situation explosive, a-t-on appris de sources concordantes. 

Menaces de mort

Le 4 octobre, trois "mineurs de moins de 15 ans" sont entrés dans le collège Jacques-Twinger et ont pointé une arme factice sur une enseignante qui leur demandait de quitter les lieux, a expliqué à l'AFP une source proche du dossier. L'enquête les visant a été ouverte notamment pour menaces de mort, a précisé cette source. L'un des adolescents a lancé "on va tous vous tuer" au professeur, a raconté à l'AFP Sylvain Thouvenot, professeur de SVT et représentant du personnel. "Notre collègue est toujours en arrêt maladie et toute la communauté éducative est sous le choc." 

"On éprouve de la frustration à entendre dire que c'était une arme factice. Jusqu'à présent, on n'est pas en mesure de le dire, le jeune n'a pas présenté l'arme la police", a avancé pour sa part Brahim Maameri, de l'Association des parents et des élèves de Strasbourg et de l'Eurométropole. 

Les parents réclament un CPE supplémentaire

Dans ce collège, classé REP dans le quartier populaire de Koenigshoffen à l'ouest de Strasbourg, seuls une poignée de jeunes étaient accueillis mardi, après que des parents d'élèves les eurent appelés lundi à ne pas venir en cours. "Ce n'est pas un événement qui a surgi de nulle part, ce sont les conséquences d'une non-prise en charge des doléances", estime Brahim Maameri. Les parents des collégiens demandent notamment un Conseiller principal d'éducation supplémentaire. Ils dénoncent la saturation de ce collège et aimeraient, à plus long terme, qu'un autre établissement soit construit dans le quartier.  

"Le collège, c'est l'entonnoir qui récupère beaucoup de problématiques du quartier", un quartier qui connaît une forte croissance démographique, pointe Sylvain Thouvenot, regrettant que le rectorat "nous ait dit de ne pas faire de vagues, de ne pas ameuter la presse". Représentants des parents et des enseignants devaient rencontrer mardi en fin d'après-midi l'inspectrice d'académie.

Lundi, le rectorat a assuré dans un communiqué avoir apporté son soutien à l'établissement à travers l'envoi d'une "équipe mobile de sécurité" pour surveiller les accès et la mise en place d'une "cellule d'écoute". Le Conseil départemental du Bas-Rhin a quant à lui fait installer un visiophone le 10 octobre, "pour limiter à l'avenir la possibilité d'incidents de ce type", selon le rectorat.