Armée munitions 3:51
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Anicet Mbida, édité par
Avec la nécessité pour les gouvernements du monde entier d'engager la transition écologique, le secteur de l'armement doit s'adapter. De là à imaginer une "guerre bio" ? C'est la question sur laquelle se penche le chroniqueur Anicet Mbida dans "L'Équipée sauvage" sur Europe 1, mercredi après-midi. 

C'est la rencontre de deux mondes que l'on n'imagine pas franchement proches, voire totalement antagonistes : le secteur de l'armement est-il en train de se convertir à l'écologie ? La question se pose véritablement aujourd'hui, avec des innovations de plus en plus respectueuses de l'environnement, ou en tout cas moins polluantes. Dans L'Équipée sauvage sur Europe 1, mercredi après-midi, le chroniqueur Anicet Mbida détaille ce changement de paradigme. Avec une "guerre verte" au bout du compte ?

"Le secteur de l'armement commence à se soucier de l'environnement. Va-t-on bientôt pouvoir 'flinguer bio' ? Il n'y a qu'à aller sur les plaquettes publicitaires des différentes vendeurs d'armes pour se poser la question.

Quand on va sur le site internet de MBDA, l'un des plus grands fabricants de missiles au monde, l'entreprise indique qu'elle est en train de remplacer les systèmes de propulsion de ses missiles pour qu'ils soient moins consommateurs de CO2. Lockheed Martin, sans doute l'un des plus grands vendeurs d'armes au monde, travaille de son côté sur un sous-marin solaire. 

Les gouvernements qui ont voté la réduction des émissions de CO2 intéressés

General Dynamics, l'inventeur du célèbre avion de chasse F-16, a lancé un nouveau blindé qui divise par dix ses émissions de CO2, tandis que le fabricant Northrop Grumman a réduit de 30% ses émissions de gaz à effet de serre depuis 2010. Le ministère de la Défense britannique recycle quant à lui les emballages de ses munitions. Il y a énormément d'exemples de la sorte en ce moment. C'est devenu un argument de vente : l'idée est qu'en étant écologiste, on vend beaucoup plus d'armes qu'en ne l'étant pas.

Mais pourquoi les pays sont-ils attirés par l'argument écologique ? C'est très simple : la plupart des gouvernements ont voté la réduction des émissions de CO2 pour les années à venir. L'armée, elle, consomme et émet énormément de CO2. Un char Leclerc, c'est par exemple 400 litres aux 100 km. L'armée américaine consomme autant de CO2 qu'un pays comme la Suède. Plein de pays se posent donc la question de la consommation de CO2 de ce secteur. En arrivant avec des blindés bas-carbone et des sous-marins solaires, les constructeurs peuvent rassurer les gouvernements."