Ce dispositif d'abattoir mobile existe déjà en Suède (Illustration). 1:24
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Virginie Salmen, éditée par Manon Fossat
Éleveuse depuis 15 ans, Emilie Jeannin a lancé la construction de son abattoir mobile, dont l'objectif est de limiter au maximum la souffrance dans les derniers instants de vie des animaux. Un dispositif qu'elle a découvert en Suède, et avec lequel elle espère bien révolutionner les conditions d'abattage en France. 
REPORTAGE

Il s'agit peut-être d'une révolution dans l’abattage des bovins en France. En tout cas, c'est une première dans le pays. Après cinq ans de bataille politique, administrative et financière, une jeune éleveuse bourguignonne a annoncé le lancement de son projet d’abattoir mobile. L'objectif : limiter au maximum la souffrance dans les derniers instants de vie de ses animaux. 

"Des technologies au service de la bien-traitance animale"

Emilie Jeannin est éleveuse depuis 15 ans à la tête d'un troupeau de 300 bovins charolais. Et si elle aspire à faire la meilleure viande possible avec ses animaux, cela signifie également ne pas gâcher cinq ans d'élevage attentionné avec un abattage indigne, qui stresse l'animal et l'abîme.

Pour elle, envoyer ses bêtes à l'autre bout de la France en camion n'était plus possible. Alors elle a cherché et trouvé ce dispositif qui existe en Suède. "Quand j'ai vu cet abattoir, je me suis dit 'maintenant que je sais que ça existe, je ne peux plus faire comme si de rien n'était'. Et je ne peux plus continuer à élever mes animaux si on ne fait pas ça en France, parce qu'il y a vraiment un énorme fossé. Ce dispositif mobile amène réellement des technologies au service de la bien-traitance animale".

"Un espoir pour l'élevage"

"Certes, on abat des animaux pour utiliser leur viande, mais on peut quand même les abattre dans de bonnes conditions et en respectant un certain nombre de choses liées à leur dignité. Car s'il n'y a pas de solutions concrètes pour avoir des conditions d'abattage dignes des animaux, tout en préservant la rémunération des éleveurs, alors il n'y a plus d'espoirs dans l'élevage", poursuit Emilie Jeannin.

Les éleveurs de 300 fermes ont déjà pris rendez-vous pour un abattage à domicile dès le mois de juin.