Sophie Peters : "la meilleure réponse, c'est de sortir de l'entre-soi"

Sophie Peters, animatrice sur Europe 1 et psychanalyste 1:20
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G.P. , modifié à
Vendredi a lieu l'Hommage national aux victimes des attentats du 13 novembre. Mais ensuite, comment aller de l'avant ? Élément de réponse avec Sophie Peters.

Comment faire ensuite ? Vendredi aux Invalides a lieu l'Hommage national aux victimes des attentats du 13 novembre. Le Président François Hollande prendra la parole pour s'adresser aux familles des victimes, aux blessés et à tous les Français. Et après, comment aller de l'avant ?

Symbole. Dans la tempête, on a souvent besoin d'un guide. François Hollande a demandé aux Français de "pavoiser" avec leur drapeau tricolore. Une symbolique importante, pour Sophie Peters : "Il ne faut pas verser dans la sur-interprétation du symbole. On a besoin de symboles dans les moments de chagrin, les moments de traumatisme. Le symbole, c'est ce qui permet de nous réunir et de partager un sens commun". Le drapeau doit être un objet autour duquel des gens peuvent se retrouver même s'ils partagent des avis différents.

Passer à autre chose ? "C'est une question très délicate". Beaucoup de gens souhaitent en effet s’éloigner de cette actualité difficile et répétée. Mais Sophie Peters, psychanalyste et animatrice sur Europe 1, inique que "passer à autre chose voudrait dire qu'on classe le dossier. On ne peut pas passer à autre chose, mais on peut faire autrement". Ne pas oublier donc et continuer à avancer en "faisant différemment de ce qu'on faisait avant".

La meilleure réponse : sortir de l'entre-soi. Les attentats ont interrogé les Français sur leur capacité à vivre ensemble. C'est une jeunesse cosmopolite et ouverte qui a été attaquée. Sophie Peters se demande si la meilleure réponse ne serait pas de sortir de l'entre-soi. "On est dans une société où on préfère être avec les gens avec qui on est d'accord. Et si on apprenait à aller vers des personnes avec un avis différent du nôtre pour se parler, dialoguer, sans rentrer dans le conflit ?"

Enfin la psychanalyste a insisté sur un point, autour de la culpabilité ressentie par certains de s'amuser après les attentats du 13 novembre : "Nous ne sommes pas responsables. Nous n'avons pas à nous sentir coupable. D'ailleurs on peut très bien rire et être triste".