Signe du réchauffement climatique, les mouches sont arrivées en Antarctique

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Fanny Agostini
Il devient désormais possible de voir des mouches en hiver dans les campagnes françaises. Ces insectes, qui normalement hibernent, sont même arrivés jusqu'en Antarctique par le biais des touristes. Cela n'est pas sans conséquences sur l'équilibre de l'écosystème du Pôle sud. 

En plein hiver, il devient désormais possible d'apercevoir des mouches. Normal ? Non, très étrange, car normalement ces coléoptères hibernent pendant la mauvaise saison, pour ce qu'on appelle la diapause. Les mouches, comme de nombreux insectes, se mettent dans un endroit chaud et vivent au ralenti. Mais ces dernières années, en raison des hiver plus doux que la normale, on peut en trouver encore en plein mois de janvier, notamment en zone rurale. Plus inquiétant encore, on en retrouve... en Antarctique.

Les mouches survivent en Antarctique...

Elles ne sont pas arrivées jusque là en volant, mais par le biais des touristes, chaque année plus nombreux. Ils sont environ 40.000 touristes chaque année sur le continent glacé et les mouches, présentes dans les bateaux, les cuisines des navires, les valises ou les vêtements des passagers, accostent en même temps que ces derniers.

Exposées au grand froid, elles n'ont au départ pas survécu, peu habituées à des températures si basses. Mais depuis les années 1960, la température de l'Antarctique a augmenté de trois degrés, soit un demi degré chaque décennie. Et la survie des mouches n'est pas sans conséquences.

...et menacent l'équilibre de l'écosystème

De fait, les scientifiques estiment que les coléoptères et les pathogènes qu'ils transportent menaceraient l'équilibre de l'écosystème du Pôle sud. Cela peut avoir l'air anodin, mais la présence d'insectes dans des endroits ou pendant des saisons inhabituelles est en fait un signe que le milieu naturel change drastiquement. Les pôles Nord et Sud sont en première ligne : ce sont les endroits du globe où la température augmente plus rapidement qu'ailleurs.

Or, ce sont les pôles qui assurent la stabilité climatique mondiale. Un équilibre déstabilisé avec l'arrivée des mouches et même, pour la première fois en Antarctique... de la pluie. Un autre signal fort de l'accélération du changement climatique.