"Si l'école faisait son travail, j'aurais un travail" : le Medef contraint de retirer un slogan "insultant"

Le Medef a fait bondir le ministre de l'Éducation avec cette campagne.
Le Medef a fait bondir le ministre de l'Éducation avec cette campagne. © AFP
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avec AFP , modifié à
La campagne de communication de l'organisation patronale a fait grincer des dents au sein du milieu enseignant et suscité la "consternation" du ministre de l'Éducation.

Un "slogan malvenu". Jeudi, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a demandé à ce que le Medef retire la phrase, jugée insultante, utilisée par l'organisation patronale pour une campagne de communication. 

Avec le slogan "Si l'école faisait son travail, j'aurais du travail !", le Medef s'est immiscé dans les débats sur l'éducation de façon fracassante. La phrase était visible en bannière sur différents sites Internet depuis le 9 septembre et renvoyait vers le site Eduquerformer.fr, désormais caduque. Le Medef y détaillait ses propositions éducatives et dénonçait un système scolaire "à bout de souffle". L'organisation patronale a été contrainte de retirer jeudi ce slogan jugé insultant pour le corps enseignant. 

Les "très sincères excuses du Medef aux enseignants". Dès jeudi, le corps enseignant a réagi, appelant Pierre Gattaz, le patron du Medef, à "se ressaisir". Le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, qui s'était d'abord dit "consterné", a obtenu gain de cause en indiquant jeudi soir sur Twitter que le slogan allait être retiré. "Pierre Gattaz m'indique qu'il retire le slogan malvenu et me prie de transmettre les très sincères excuses du Medef aux enseignants", a twitté le ministre en fin d'après-midi.

"D'autres phrases vont maintenant apparaître". Interrogé par l'AFP, le Medef indiquait que la campagne actuelle avait pour principal slogan "Éduquer mieux, former toujours", décliné en plusieurs phrases (dont celle incriminée). "D'autres phrases vont maintenant apparaître", a indiqué le porte-parole.

Un slogan découvert "par hasard". La fédération FSU, qui regroupe plusieurs syndicats d'enseignants, a vivement protesté contre cette accroche publicitaire du syndicat patronal. D'autres syndicats d'enseignants se sont joints à elle. La FSU a découvert cette campagne "par hasard", quand ces bandeaux se sont affichés lors de consultations du site pagesjaunes.fr.