Sans un «énorme recrutement de policiers», «on ne tiendra pas jusqu'en 2026», lâche Reda Belhaj
Alors que Bruno Retailleau a décidé de renforcer la sécurité, notamment pendant la Fête de la musique, le syndicaliste Reda Belhaj appelle à un "énorme recrutement" de policiers. Pour lui, les forces de l'ordre sont trop souvent mobilisées en nombre sur trop d'événements. À tel point "qu'on ne tiendra pas jusqu'en 2026 comme ça". Réécoutez l'extrait. Vous pouvez réagir au 01.80.20.39.21.
Un nouvel événement qui nécessite un important dispositif de sécurité. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a demandé aux préfets d'augmenter la sécurité dans le pays, notamment pour la Fête de la musique. Un tour de vis dû en partie à la guerre entre l'Iran et Israël, mais pas seulement. Une annonce qui a mis "très en colère" les policiers, indique dans On marche sur la tête, Reda Belhaj, porte-parole du Syndicat de Police UN1TÉ Ile de France.
"Il n'y a aucune anticipation"
"Aujourd'hui, dès qu'il se passe quelque chose on est obligé de déployer un nombre d'effectifs très important. Et en fait, moi ce qui me dérange, c'est qu'il n'y a aucune anticipation. On l'apprend par la préfecture de police à la dernière minute, mes collègues l'apprennent à la dernière minute. C'est-à-dire que le collègue qui devait aller à un concert, le collègue qui devait faire un repas de famille, aujourd'hui il peut plus", pose le syndicaliste.
Une situation qui se répète "tout le temps". "Même le concert de Mylène Farmer, vous êtes obligé de déployer un nombre impressionnant d'effectifs. [...] Mes collègues ne se reposent pas, ils font des vacations interminables. Aujourd'hui, la société est devenue tellement violente... Quand il faut faire la fête c'est violent, quand il faut dénoncer par des manifestations même interdites, c'est automatiquement violent. Et donc on met plein de policiers. Mais le problème, c'est que le nombre de policiers est fait pour un certain nombre d'opérations."
C'est pourquoi Reda Belhaj avance qu'à moins d'un "énorme recrutement de réservistes, de policiers", à moins de dire "on va remettre 5.000 ou 10.000 policiers sur la table tous les ans", "on ne va pas y arriver". "On ne va pas tenir jusqu'en 2026 comme ça."