Plusieurs milliers de pompiers défilent à nouveau à Paris mardi après-midi pour dénoncer le manque d'effectifs, de reconnaissance de leur profession et réclamer des garanties pour leur pension. 1:30
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Elise Denjean, édité par Ugo Pascolo avec AFP
Ce mardi, les pompiers ont manifesté pour la deuxième fois en moins de quatre mois dans les rues de la capitale. Ils ont dénoncé notamment le manque d'effectifs et de reconnaissance de leur profession avant d'annoncer la fin de leur mobilisation, après avoir obtenu plusieurs gages de la part du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. 
REPORTAGE

Après plusieurs mois de grève, ils annoncent mettre fin à leur mouvement. À la veille de la huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, plusieurs milliers de pompiers ont défilé à nouveau à Paris mardi après-midi pour dénoncer le manque d'effectifs, de reconnaissance de leur profession et réclamer des garanties pour leur pension. Mais après avoir rencontré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, et obtenu satisfaction sur plusieurs points, ils ont sonné la fin de la mobilisation. 

La deuxième manifestation des pompiers en moins de 4 mois

Ces mesures, annoncées par le ministère après une rencontre avec les syndicats, prévoient une augmentation de leur prime de feu, des garanties sur les conditions de travail et des possibilités de départ anticipé. Dans l'après-midi c'est au son des sifflets et sirènes, et sous les fumigènes multicolores, que les pompiers, vêtus de leurs uniformes bleu marine à bandes jaunes fluorescentes, manifestaient pour la deuxième fois en moins de quatre mois dans la capitale pour obtenir des réponses à leurs revendications.

Revalorisation de la prime de feu

Les pompiers réclamaient une revalorisation de la prime de feu (28% du salaire de base, contre 19% actuellement) à hauteur des primes de risques accordées aux policiers et gendarmes, le maintien de leurs effectifs, la garantie de leur système de retraite actuel et une meilleure protection face aux agressions dont le nombre augmente chaque année. L'autre point de tension étant la forte hausse du nombre d'interventions.

"En Meurthe-et-Moselle, on est passé de 36.000 à 50.000 interventions en 8 ans", explique Frantz Rousseau, secrétaire général de l'Unsa SDIS de Meurthe-et-Moselle, au micro d'Europe 1. Une augmentation qui s'accompagne également de 9.000 "carences", c'est-à-dire des "départs que l'on ne devrait pas effectuer, comme du relevage de personnes âgées. Mais si on ne fait pas ces missions, personne d'autre ne peut le faire", détaille-t-il. 

Quelques tensions dans le cortège

Le cortège a défilé dans une ambiance tendue, marquée par quelques jets de projectiles sur les forces de l'ordre, qui ont répondu par des tirs de gaz lacrymogènes. Plusieurs pompiers ont aussi essayé de quitter l'itinéraire autorisé pour tenter de bloquer le périphérique au niveau de la Porte de Vincennes, selon la préfecture qui a dénoncé, dans un communiqué sur Twitter, un "inadmissible blocage". La manifestation nationale du 15 octobre avait réuni entre 7.000 et 10.000 personnes, selon les syndicats. Elle avait été émaillée de quelques tensions après l'arrivée du cortège place de la Nation, le terminus du défilé, où les forces de l'ordre avaient usé de gaz lacrymogènes et de lanceurs d'eau pour disperser les manifestants.

Les pompiers professionnels représentent 16% des 247.000 pompiers en France, les autres étant volontaires ou militaires. Cette nouvelle manifestation s'inscrivait dans un mouvement de grève démarré en juin, très suivi selon les syndicats même s'il n'a pas entraîné de perturbations majeures, les pompiers étant astreints à un service minimum.