Sa famille lui a tourné le dos à cause de rumeurs : "Il m’a fait une réputation de catin"

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Léa Beaudufe-Hamelin
Après qu’un de ses collègues a répandu des rumeurs à son égard, la famille de Marie lui a tourné le dos sans entendre sa version de l’histoire. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Marie se confie à Olivier Delacroix à propos de cette situation familiale qui dure depuis dix ans.
TÉMOIGNAGE

Il y a dix ans, un collègue de Marie a répandu des rumeurs à son sujet, après que cette dernière a mis un terme à leur relation. Sa famille lui a alors tourné le dos sans chercher à entendre sa version de l’histoire. Une situation que Marie vit comme une injustice. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Marie raconte à Olivier Delacroix sa situation familiale et comment la période de confinement lui a permis de réaliser certaines choses.

"Cela fait dix ans que j’ai toute ma famille à dos. À l’époque, je travaillais dans une société. J’ai fréquenté un collègue, un pervers narcissique. Cet homme était marié. Ce genre de personne se nourrit des faiblesses des autres. À cette époque-là, ma mère est décédée. L’histoire ne me convenait pas parce qu’il était marié. Son égo en a pris un sacré coup, puisque c’est moi qui ai mis un terme à notre relation.

Ce collègue avait un prestataire de service qui se trouvait être un de mes cousins par alliance. Le monde est petit. Ce cousin s’est fié aux dires de cette personne parce qu’ils étaient cul et chemise. Il s’est contenté de répéter la version de cet homme à ma famille, sans même entendre ce que j’avais à dire. Cet homme m’a pourrie. Je ne sais pas précisément ce qu’il a dit, mais je sais qu’il m’a fait une réputation de catin.

" Je réalise à quel point il m’a salie "

Le confinement a été une période propice pour faire un cheminement intérieur. Certains détails me sont revenus en mémoire, j’ai reconstitué le puzzle. Je réalise à quel point il m’a salie dans ma dignité de ma femme. Après le décès de mon père, en 2011, j’ai commencé à cheminer, mais j’étais dans le déni tant c’était horrible. Pendant le confinement, il m’est revenu certaines paroles et certains regards d’anciens collègues de travail. Je ne comprenais pas pourquoi il y avait ce rejet alors que tout se passait bien à l’époque.

Je viens d’une famille dysfonctionnelle. Tout ce qui est de l’ordre de l’intimité et de la sexualité, c’est tabou, c’est honteux. Pour avoir cheminé depuis le décès de ma mère, j’ai analysé que mon père souffrait de perversion narcissique. Ce qui explique que j’en ai fréquenté certains. J’ai compris que mon frère l’était aussi. Comme c’est un homme et que mon père est parti, c’est le chef de famille et tout le monde est sous son emprise.

 

Je pense que mon frère a développé une certaine jalousie à mon égard, car ma mère m’a surprotégée par rapport à lui. J’étais considérée comme une personne fragile. Le fait de ne jamais avoir eu droit à la parole, je le vis comme une injustice. J’étais très proche d’une des sœurs de ma mère. Je ne pensais pas qu’elle aussi se laisserait retourner le cerveau. Je pense qu’il y a l’emprise de mon frère, mais il y a aussi beaucoup d’ignorance dans ma famille. C’est de la bêtise et de la méchanceté.

Dans ma famille, mon hypersensibilité a toujours été vécue comme une faiblesse. Après avoir perdu mes parents, j’ai pété les plombs. J’ai passé trois mois et demi en hôpital psychiatrique à l’époque. Je vais mieux, cela fait plus de dix ans. Donc en plus de la réputation de salope, j’ai la réputation de la folle. J’ai suffisamment cheminé pour ne plus avoir de haine, j’essaye plutôt d’être dans le pardon. J’essaye, mais ce n’est pas toujours facile."