Rock-en-Seine 2025 : le Crif dénonce la venue du groupe Kneecap et demande sa déprogrammation
Le groupe de rap nord-irlandais Kneecap doit se produire à Rock-en-Seine ce dimanche, alors que l'un de ses membres a comparu à Londres pour "infraction terroriste". Cette venue est dénoncée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui estime que les organisateurs transforment l'événement en "festival de la honte".
La venue du groupe Kneecap au festival Rock-en-Seine, près de Paris, ne fait pas l'unanimité. L'un des membres de ce groupe de rap nord-irlandais a comparu devant un tribunal londonien pour "infraction terroriste", après avoir brandi un drapeau du Hezbollah lors d’un concert, et crié "Vive le Hamas ! Vive le Hezbollah !". De quoi susciter l'indignation de Yonathan Arfi, président du Crif, le Conseil représentatif des institutions juives de France. "En maintenant les Kneecap, les organisateurs transforment Rock-en-Seine en festival de la honte", a-t-il déclaré.
"Les apologistes du terrorisme n'ont pas leur place dans des festivals en France"
Pour Yonathan Arfi, les membres de ce groupe "profanent la mémoire des 50 Français victimes du Hamas le 7-Octobre comme de toutes les victimes françaises du Hezbollah, dont les 58 soldats français morts le 23 octobre 1983 lors de l'attentat du Drakkar (à Beyrouth, ndlr). Les artistes peuvent être engagés mais les apologistes du terrorisme n'ont pas leur place dans des festivals en France", a-t-il ajouté. C'est pourquoi "le Crif demande à Mathieu Pigasse (propriétaire du festival, ndlr) et aux organisateurs de Rock-en-Seine de déprogrammer les Kneecap".
Dans l'émission Stéphanie de Muru et vous, Pierre Zimbris, vice-président de l'Observatoire juif de France, a également fustigé la présence de ce groupe. "C'est absolument inadmissible, car ce groupe a été interdit dans plusieurs pays (...) On ne peut pas, d'un côté, lutter contre l'antisémitisme, le racisme, et d'un autre côté, accepter que ces gens" viennent se produire en France, a-t-il regretté sur Europe 1, affirmant que "ce genre d'actes n'est pas acceptable sur le territoire français".
Avertissement de Bruno Retailleau
Le groupe nord-irlandais sera scruté de près par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui a averti que "tout propos à caractère antisémite, d'apologie du terrorisme ou appelant à la haine" fera "l'objet de poursuites judiciaires". D'après le directeur de Rock-en-Seine, des "discussions" ont eu lieu avec l'entourage des artistes pour clarifier leurs positions. L'organisation a aussi eu "confirmation" qu'"il n'y aurait pas de débordements".
Avant la représentation des Kneecap, la ville de Saint-Cloud a retiré sa subvention de 40.000 euros à Rock-en-Seine, une première dans l'histoire du festival.