Le premier enjeu pour la justice dans ce genre d'affaire est de couper les mineurs de leur milieu. 1:21
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Marion Dubreuil, édité par Ugo Pascolo
Après la rixe de Saint-Chéron, six adolescents ont été mis en examen jeudi dans l'enquête sur le meurtre d'une collégienne de 14 ans. Comme c'est le cas dans toutes les affaires du même type, la justice va maintenant les séparer de leur environnement pour casser l'effet de bande. 
DÉCRYPTAGE

Couper les mineurs de leur milieu pour casser le phénomène de bande. Jeudi, six adolescents de 14 à 16 ans ont été mis en examen jeudi dans l'enquête sur le meurtre d'une collégienne de 14 ans poignardée lundi à Saint-Chéron, en Essonne, lors d'une rixe entre jeunes. L'auteur du coup de couteau, âgé de 16 ans, a été mis en examen et les cinq autres adolescents ont été placés sous contrôle judiciaire avec l'interdiction de paraître en Ile-de-France et d'être en contact avec les coauteurs, les victimes et leur famille. Une décision classique et quasi-systématique dans ce genre d'affaires.

"Ils partent en détention, en centre fermé ou ils vont dans de la famille élargie par exemple"

Car le premier enjeu pour la justice dans ce genre d'affaire est de couper les mineurs de leur milieu et d'empêcher tout contact entre eux pour casser le phénomène de bandes. "Ils partent en détention, en centre fermé ou ils vont dans de la famille élargie par exemple", détaille au micro d'Europe 1 Laurence Bellon, présidente du tribunal des enfants à Marseille. Là, ces mineurs criminels sont "repris en main avec de la scolarisation, des soins psychiques et physiques. On est dans une fonction d'apprentissage des interdits de la violence, du vol, de l'agression..." Un processus qui met aussi en avant "les valeurs de la société". 

Les mineurs mis en examen sont suivis tout le temps de la procédure par des éducateurs spécialisés de la protection judiciaire de la jeunesse avant leur procès. Une audience qui se déroule alors devant un tribunal pour enfants s'ils avaient moins de 16 ans au moment des faits. Sinon, c'est la cour d'assises. Les peines encourues sont divisées par deux par rapport aux majeurs.