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Pénurie d’interprètes judiciaires : des audiences renvoyées faute de professionnels qualifiés

Jean-Baptiste Marty - Mis à jour le . 1 min

En France, 8.500 interprètes et traducteurs judiciaires sont inscrits sur les listes des barreaux. Mais, les retards de paiement, les conditions précaires et la concurrence d’agences privées fragilisent la profession. Résultat : de plus en plus d’audiences sont renvoyées, faute de professionnels qualifiés.

La justice sous pression. Une pénurie d’interprètes et de traducteurs touche les juridictions, provoquant des renvois de procès et des retards de paiement pour certains professionnels.

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Alors qu’ils sont 8.500 en France inscrits sur les listes des barreaux, ces experts en langues étrangères tirent la sonnette d’alarme et craignent pour leur avenir comme Maria*, 45 ans.

"Il y a des affaires où on ne peut pas faire n’importe quoi"

Depuis 15 ans, elle officie en tant qu’interprète serbe pour la justice, mais aujourd’hui, elle ne s’y retrouve plus. Elle n’a pas été payée depuis dix mois. "Il y a énormément de retard et ça engendre de grosses difficultés pour les familles, qui peinent à payer leurs loyers et donc à vivre correctement", déplore-t-elle.

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Conséquence : les interprètes judiciaires se rendent de moins en moins disponibles. Les juridictions n’ont alors pas d’autre choix que de se tourner vers des agences privées pour trouver des traducteurs, comme le constate Maria. "Il y a des affaires où on ne peut pas faire n’importe quoi. Il faut une connaissance parfaite dans les deux langues", témoigne la traductrice.

Ces professionnels, souvent appelés à la dernière minute, ne sont pas diplômés et parfois n’ont aucune connaissance du monde judiciaire. Pour Maria, ces pratiques discréditent la profession. Elle souhaite ainsi créer une charte avec les juridictions : "Le but est d’uniformiser nos pratiques professionnelles via la mise en place d’un code de déontologie auquel on devra tous se tenir, et de lutter contre l’usurpation du titre d’expert", explique Maria.

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Aujourd’hui, un procès sur cinq concerne un étranger. Face à la pénurie de traducteurs judiciaires, de plus en plus d’audiences sont renvoyées.

*Son prénom est changé