Emmanuel Macron doit prononcer un discours attendu en Corse. 1:32
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Frédéric Michel (envoyé spécial en Corse), édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : STEPHANE FRANCES / ONLY FRANCE / ONLY FRANCE VIA AFP , modifié à
Emmanuel Macron est de retour en Corse pour célébrer une série d'hommages, et également débattre avec les élus du statut de l'Ile de Beauté. Sur place, beaucoup de maires s’interrogent sur le processus engagé il y a un an, au lendemain de l’assassinat en prison du militant indépendantiste Yvan Colonna.

Quelques mois après avoir dit aux élus corses qu'il était prêt à inscrire d'éventuelles évolutions dans son projet de réforme de la Constitution "après l'été", Emmanuel Macron est de retour en Corse. Le président doit rendre hommage aux résistants insulaires et commémorer le 80e anniversaire de la libération de l'Ile de Beauté. En parallèle, le chef de l'État doit également débattre avec les élus du statut de l'île, alors que les nationalistes attendent une large autonomie et une inscription dans la Constitution.

"Rien n'a changé depuis 30 ans"

Néanmoins, sur place, plusieurs maires s'interrogent sur le processus engagé il y a un an, au lendemain de l’assassinat en prison du militant indépendantiste Yvan Colonna. "Cela fait 30 ans que ça dure puisque le premier processus était en 1992, et malheureusement rien n'a changé", regrette Jean Toma, maire de Sari Solenzara, une commune importante du sud-est de l'île, au micro d'Europe 1.

L'édile partage sa déception, et dit être "en retrait comme beaucoup de maires". "Revenons à l'essentiel ! De quoi ont besoin les gens aujourd'hui ? D'une réforme institutionnelle ? Je ne pense pas", explique-t-il, prônant plutôt "le concret, le réel, et quelque chose qui améliore leur vie de tous les jours".

Un discours très attendu

Jean-Baptiste Luccioni, maire de Pietrosella, près d'Ajaccio, déplore, dans le même sens que son prédécesseur, une absence de réponse concrète aux problèmes du quotidien. "On a l'impression, au bout de ce processus, qu'on va arriver à une réforme de la Constitution, mais sans que pour autant on ait construit le fond du projet. L'emploi, le logement, la vie chère sont les vraies priorités qui remontent du terrain. On ne doit pas être dans une course aux différents statuts", estime l'édile.

Sur la question très idéologique de la co-officialité de la langue, d'un statut de résident ou d'une priorité à l'emploi pour les Corses, l'Élysée, fermement opposée, indique que les lignes ont bougé cet été côté nationaliste. Le discours d'Emmanuel Macron ce jeudi matin est donc très attendu. Le président de la République pourrait annoncer une consultation des habitants.