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Europe 1 avec AFP , modifié à
La réunion multilatérale entre les syndicats opposés à la réforme des retraites et le premier ministre Edouard Philippe s'est achevée jeudi soir vers 19 heures. Peu de compromis ont été trouvés, l'intersyndicale appelle d'ores et déjà à une journée d'action le 9 janvier prochain.

Les choses ne semblent pas vraiment avoir avancé, jeudi soir, après une réunion multilatérale entre les partenaires sociaux et Édouard Philippe, à Matignon, sur la réforme des retraites. "Le premier ministre est attaché à l'équilibre du système" de retraites, "de ce point de vue-là il n'y a pas eu de nouveauté", a regretté le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, qui s'exprimait le premier à la sortie de la réunion.

La CGT appelle à descendre dans la rue le 9 janvier, pas la CFDT

"La CGT évidemment ne partage pas ce projet, donc au nom de l'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU), je peux vous annoncer qu'une prochaine journée interprofessionnelle d'action aura lieu le 9 janvier prochain", a ajouté le patron de la CGT. "La seule chose de concrète, c'est que le Premier ministre n'a pas entendu la rue", a-t-il encore regretté.

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De son côté, le patron de la CFDT Laurent Berger estime qu'il y a "toujours un point dur, la recherche de l'équilibre à court terme" à travers la mise en oeuvre d'un âge pivot dès 2022. "On a senti une ouverture, il faut le dire, de la part du premier ministre", a tout de même indiqué le dirigeant du premier syndicat français, saluant un "climat constructif". Laurent Berger a évoqué de nouvelles réunions début janvier avec le gouvernement et précisé qu'il n'appelait pas à la journée de mobilisation interprofessionnelle du 9 janvier annoncée par la CGT.

Laurent Escure (Unsa) a pour sa part appelé "à une pause" à la SNCF, alors que son syndicat est le deuxième plus important de la compagnie. Laurent Escure déclaré à la presse que "sur les transactions sectorielles, on a eu la confirmation d'une garantie offerte sur le contrat social et moral du secteur des transports publics". "Le bureau fédéral de l'Unsa ferroviaire a décidé de prendre acte de ces avancées et d'appeler (...) à une pause à la SNCF du mouvement", a-t-il poursuivi. En ce qui concerne la RAT, Laurent Escure a déclaré qu'"il y a un dialogue entre les agents et la direction", mais que cette dernière doit "faire la preuve que le contrat social est respecté avant qu'une décision ne soit prise de la part des militants de terrain ou des structures". La CGT-Cheminots a quant à elle indiqué que "la grève continue".

Edouard Philippe assure qu'il y a "des marges de manœuvre"

Dans une déclaration à l'issue de la réunion, le Premier ministre a pour sa part assuré qu'il y aurait des "marges de manœuvre", et notamment sur l'âge d'équilibre. Réaffirmant qu'il ne souhaitait pas une "baisse des pensions" ou une "hausse du coût du travail" par une augmentation des cotisations, le chef du gouvernement a en effet ajouté : "Je retiens d'ailleurs que la préoccupation de l'équilibre financier est largement partagé par de nombreux partenaires sociaux même si les approches peuvent être différentes. Donc, je défends cet âge d'équilibre parce que je crois qu'il est juste. Ça ne veut pas dire qu'il n'y aurait que l'âge d'équilibre" comme mesure budgétaire. "Il y a des marges de manœuvre, elles ne sont pas immenses, nous le savons tous, mais elles existent : je propose et je redis ma proposition aux organisations syndicales d'en discuter" en janvier, a-t-il ajouté.

"Dès les premiers jours de janvier avec le secrétaire d'État (Laurent Pietraszewski), nous consulterons les partenaires sociaux et je proposerai, mi-janvier, une méthode qui nous permettra soit d'atteindre un accord qui pourrait se substituer à la solution que j'ai proposée, soit, à tout le moins, d'améliorer celle-ci en tenant compte des propositions des syndicats", a poursuivi le Premier ministre, à propos de l'objectif d'équilibre financier proposé par le gouvernement.

Le chef du gouvernement s'est également dit favorable à une retraite progressive pour les fonctionnaires. Édouard Philipppe "souscrit totalement" à l'extension aux fonctionnaires du dispositif de retraite progressive existant dans le privé. "Plusieurs organisations syndicales ont demandé l'ouverture de la retraite progressive à la fonction publique, en particulier aux enseignants et aux personnels hospitaliers, idée à laquelle je souscris totalement", a déclaré le locataire de Matignon, précisant qu'une concertation à ce sujet débutera en janvier "pour aboutir rapidement".