Yves Veyrier, Europe 1, 1280 1:41
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Grégoire Duhourcau , modifié à
Yves Veyrier ne veut pas entendre parler d'un éventuel recul de l'âge de la retraite. "Pour beaucoup de salariés, 62 ans c’est la borne que l’on attend avec impatience parce qu’on n’en peut plus", souligne-t-il sur Europe 1, dimanche.
INTERVIEW

Pour le gouvernement, la question reste posée. Faut-il, oui ou non, reculer l'âge de départ à la retraite ? Certains évoquent cette possibilité, comme Agnès Buzyn, par exemple. D'autres, comme Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, souhaitent que l'âge de la retraite reste fixé à 62 ans mais militent en faveur d'un assouplissement du dispositif de cumul emploi-retraite afin de "permettre" aux retraités qui travaillent "d'obtenir des points supplémentaires". Deux perspectives qui inquiètent profondément Yves Veyrier, secrétaire général du syndicat Force ouvrière, invité dimanche de la matinale d'Europe 1.

"62 ans, c'est la borne que l'on attend avec impatience"

Dans un courrier adressé au Premier ministre la semaine dernière, il se disait déjà opposé au recul de l'âge légal de départ à la retraite. "62 ans c’est déjà trop pour beaucoup de salariés", appuie-t-il au micro de Bernard Poirette. "C’est la borne que l’on attend avec impatience parce qu’on n’en peut plus".

Selon lui, l'argument selon lequel la population vieillissante et l'allongement de l'espérance de vie obligeraient à travailler plus longtemps n'est pas recevable : "On vit plus vieux parce qu'on a un bon système de Sécurité sociale. On est bien pris en charge, on est bien soigné. Deuxièmement, on vit plus vieux parce qu'on a la possibilité de partir à la retraite. On peut ne pas s'épuiser jusqu'au bout parce qu'on a droit à une retraite. Ça participe au fait que l'on vive plus vieux aujourd'hui."

"On ne sera pas caution de décisions prises en dehors de la concertation"

Certains salariés continuent toutefois à travailler après 62 ans "pour améliorer les fins de mois". "L'âge moyen de liquidation de la retraite, c'est 63,3 ans, quand on enlève les dispositifs de départ anticipé", précise Yves Veyrier. "Ils retardent le moment de faire valoir leur pension pour pouvoir bénéficier d'un niveau de pension à peu près correct. Avant 63,3 ans en moyenne, la pension ne suffit pas pour boucler les fins de mois."

"Nous sommes allés dans la concertation parce que nous allons partout où on peut faire connaître ce que nous semblent être les droits des salariés, les défendre, les faire valoir, les expliquer, les argumenter", poursuit le secrétaire général de FO. "Sauf qu'on a l'impression que les choses se décident en dehors", regrette-t-il, avant d'avertir : "On ne sera pas caution d'une réforme ou de décisions qui seront prises en dehors de la concertation."