Deux parlementaires proposent de refonder la politique d'évaluation du système éducatif français dans un rapport publié jeudi. Leurs objectifs sont de renforcer et de mettre en cohérence les outils d'évaluation et d'"aider élèves et établissements à progresser".
Actuellement, une "dispersion" des outils d'évaluations. Les deux rapporteurs, Marie Tamarelle-Verhaegue (LREM) et Régis Juanico (Nouvelle gauche), regrettent "la dispersion" et "l'incohérence des outils ministériels de mesure des apprentissage des élèves", qui ne permettent pas selon eux d'"appréhender" les besoins des 12 millions d'élèves scolarisés en France, pour un budget annuel de quelque 70 milliards d'euros.
Des questionnaires pour les parents. Parmi les douze propositions contenues dans le rapport figure l'évaluation des acquis des élèves en français et mathématiques au début de chaque cycle au primaire et au collège, à savoir en début de CP, CM1 et 5e. Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a introduit en 2017 des évaluations en CP et 6e, auxquels se sont ajoutés cette année des tests en cours de CP, en CE1 et en Seconde. Le rapport préconise de compléter ces évaluations par des questionnaires aux parents et établissements pour une mise en perspective en fonction de données socioculturelles et du climat scolaire.
"Co-évaluation des enseignants". Le rapport recommande également de confier aux directeurs des écoles publiques "une mission de co-évaluation des enseignants". Pour les enseignants qui ont mis en oeuvre "de bonnes pratiques", les parlementaires avancent l'idée de devenir des formateurs de leurs collègues, en échange d'un temps d'enseignement réduit.
"Sortir de la logique du classement". Les évaluations en classe doivent "changer de paradigme" et "mettre en valeur ce qui est acquis par les élèves, en sortant de la logique du classement" et "en prenant en compte leurs compétences psycho-sociales, leur créativité et leur capacité d'observation et d'analyse".