Gérald Darmanin a reçu vendredi les représentants des forces de l'ordre au ministère de l'Intérieur. 1:20
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Justin Morin, édité par Laetitia Drevet
Gérald Darmanin a reçu vendredi matin les représentants des forces de l'ordre afin de préparer le "Beauvau de la sécurité" prévu pour janvier et censé apaiser l'actuel malaise policier. A la sortie, les différents syndicats, conditionnant encore leur participation, avaient l'impression d'avoir été "relativement entendus". 

Policiers et gendarmes avaient rendez-vous place Beauvau. Le ministre de l'Intérieur a reçu vendredi matin les représentants des forces de l'ordre dans le but d'apaiser les tensions actuelles, sur fond d'accusation de racisme et de violences, et afin de préparer le "Beauvau de la sécurité", prévu pour janvier. Ce sommet, annoncé début décembre par Emmanuel Macron, pourrait déboucher sur 1,5 milliard d’euros de crédits budgétaires supplémentaires accordés au ministère de l’Intérieur pour améliorer et renforcer les formations et équipements.

"Les policiers ont été relativement entendus", salue l'Unsa

Seulement voilà, plusieurs syndicats de police conditionnent leur participation. Avant d'annoncer sa venue au "Beauvau", l'Unsa exige ainsi que Gérald Darmanin confirme que l'article 24 de la loi "sécurité globale", qui propose l'encadrement strict de la diffusion des images de policiers et de gendarmes, est toujours d'actualité. "Aujourd’hui les policiers ont été relativement entendus, même si on attend des choses concrètes. Le ministre s’est engagé à répondre par écrit aux interpellations qu’on a pu lui faire, notamment sur l'article 24. Il nous a dit que cet article n'était pas enterré", explique Olivier Varlet, secrétaire général UNSA police, au micro d'Europe 1. 

Gérald Darmanin a par ailleurs assuré vendredi aux représentants des forces de l'ordre que les policiers auraient bien droit à une subvention pour leur mutuelle et accès à des transports gratuits à l’horizon 2022. Le ministre leur a promis aussi une discussion sur la création d'un observatoire de la réponse pénale, qui veillerait à l'application effective des peines.

"On n'est pas du genre à s'enflammer", tempère Alliance

De premières promesses orales, que les syndicats ne prennent toutefois pas pour argent comptant. "On n'est pas du genre à s’enflammer, ni à croire au père Noël. On nous a fait des propositions, maintenant on attend une mise en œuvre concrète. Une fois que l'on aura ça, on participera a ce grand débat de la sécurité", confie Fabien Vanémélrik, du syndicat Alliance. Il regrette aussi certains thèmes retenus pour le sommet. "Il y a des questions intéressantes, mais d’autres qui nous paraissent obsolètes." 

L'un des objectif du "Beauveau de la sécurité" est enfin de travailler à une loi d’orientation pour la sécurité intérieure, une LOPSI. Une belle promesse à ne pas laisser passer, selon Gregory Joron, d’unité SGP police. "Si le but c’est d'avoir ce type de loi, ce serait à mon sens une erreur de ne pas y aller. C’est ce que réclame les syndicats de police depuis 10 ans. Que tout le monde soit autour de la table, c’est important pour arriver à peser le plus possible et obtenir le meilleur." Il ajoute : "Nous, on y sera."