Des policiers nationaux ont jeté publiquement leurs menottes à terre mercredi à Nice, un geste symbolisant leur sentiment de désarmement après les annonces du ministre de l'Intérieur. 1:12
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Frédéric Michel, édité par Romain David
Réunis place Masséna dans le centre-ville de Nice mercredi, une trentaine de policiers ont jeté leurs menottes à terre. Ce geste symbolique fait suite aux déclarations du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner lundi, qui a notamment annoncé l'abandon de certaines méthodes d'interpellation.

Symboliquement, c’est une manière de rendre les armes. Réagissant aux annonces de Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, qui a indiqué lundi vouloir mettre fin à certaines techniques d’interpellation dans un contexte de manifestations contre les violences policières et le racisme, des dizaines de policiers nationaux ont déposé mercredi leurs menottes à terre, dans le centre-ville de Nice. Sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, une trentaine d’agents apparaissent en ligne, place Masséna, avec derrière eux leurs véhicules toutes sirènes hurlantes, avant de déposer au sol leurs menottes.

"Mes collègues ont ainsi voulu montrer leur ras le bol après l’annonce du ministre", explique au micro d’Europe 1 Nicolas Vincent, le secrétaire départemental adjoint Alliance SGP Police. "C’est une image forte pour sensibiliser la population. Même si nous savons qu’elle est majoritairement représentée par des élus qui soutiennent la police, c’était une manière de montrer que nous en avons assez de nous faire traiter de tous les noms à cause de problèmes ponctuels", poursuit ce syndicaliste.

"Un manque de soutien évident de la part du ministre"

Christophe Castaner a plaidé pour une "tolérance zéro" face au racisme dans les services de police et de gendarmerie. Il a également indiqué "qu'une suspension [serait] systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d'acte ou de propos raciste". Une formule qui n’a pas manqué de faire réagir au sein des forces de l’ordre. "On ne condamne pas les gens sur un soupçon, on les condamne sur des faits", a notamment commenté sur notre antenne David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des Commissaires de la Police nationale. "Il y a un manque de soutien évident de la part du ministre de l’Intérieur", s’offusque pour sa part Nicolas Vincent, toujours au micro d’Europe 1.